Le magasin général, miroir d’une communauté

Entrer dans un magasin général, c’est plonger dans la petite histoire. Miroir des besoins en vivres et en marchandises d’une communauté, l’endroit est chaleureux. On socialise et on y prend des nouvelles de tout un chacun. C’est là, où grâce au crédit, s’établit une relation de confiance entre le marchand et son client.

Le magasin général se situe généralement au village. Les plus prospères se retrouvent dans les paroisses ou l’économie dépend à la fois de l’agriculture et de l’industrie forestière. Au début des années 1900, le village de Saint-Pacôme possède au moins quatre magasins généraux. Le premier est ouvert en 1851 par le marchand de Rivière-Ouelle Charles Letellier de Saint-Just. Norbert Dionne en est gérant en 1854 avant d’en faire l’acquisition et l’administration avec sa famille et ses descendants durant plusieurs décennies.

Mais que vend-on dans les magasins généraux à la fin des années 1800? Pour le savoir, il faut se plonger dans les « ledgers » ou les cahiers de vente. Ceux du magasin général d’Alfred Caron à Saint-Pamphile au début des années 1900 en disent long sur les besoins des Pamphiliens.

Dans son magasin général, on y trouve surtout des féculents tels que la farine, le riz, l’orge et le gruau. Avec les années, les viandes y occupent de plus en plus de place, notamment le porc, le lard, mais aussi le poisson et l’anguille pêchés sur la côte du Sud. Les légumes et les fruits se vendent bien compte tenu des progrès de la conservation des aliments en conserve. S’ajoutent, le café, mais aussi le thé qui devient fort populaire. Le magasin général consacre une section à la pharmacie ou l’on trouve entre autres des analgésiques et de l’huile de foie de morue à la base de certains médicaments. Il y a aussi une foule d’objets : des peaux de mouton, des jeux de cartes, des mappemondes, des manches de haches, des clous et ainsi de suite.

Collaboration spéciale : Yves Hébert.