L’aménagement de nouvelles pistes de vélo de montagne ne fait pas le bonheur de tous les usagers du Boisé Beaupré. Plusieurs amateurs de ski de fond, de raquette et de randonnée pédestre ont manifesté leur mécontentement par le biais d’une publication parue sur Le Comité Social, un groupe Facebook rassemblant plus de 5200 abonnés.
Celle qui a ouvert la discussion sur ce sujet s’appelle Virginie Bérubé. Comme utilisatrice du Boisé Beaupré, elle s’attendait à ce que les investissements réalisés conjointement par la Ville de La Pocatière et la Municipalité de Sainte-Anne-de-la-Pocatière — le site de plein air est situé sur la route de Sainte-Anne–Saint-Onésime — profitent à tous les usagers. Or, après la publication sur le babillard du site des cartes transitoires des différents sentiers, elle déplore que les marcheurs et randonneurs soient les grands perdants du réaménagement. Il n’en fallait pas plus pour alimenter les divisions entre les différents usagers, marginalisant dans les discussions les amateurs de vélo de montagne, visiblement favorisés par la première phase des travaux.
« Continuez de faire des plaintes à la Ville de La Pocatière. Le Boisé Beaupré est le seul endroit près de La Pocatière pour faire du ski de fond, de la randonnée et de la raquette. Qu’on ne me parle pas de la montagne du Collège, ce n’est pas accessible comme le Boisé Beaupré, on ne fait que monter et descendre ! Au Boisé, on pouvait marcher au moins cinq kilomètres dans une superbe forêt. Maintenant, il y a beaucoup de tas de roches un peu partout dans les pistes de vélo. C’est épouvantable d’avoir brisé la beauté de la forêt naturelle. Je suis extrêmement déçue », écrit Linda Tremblay.
« Regardez les endroits pour faire de la randonnée au Kamouraska et comptez ceux où l’on peut pratiquer le vélo de montagne. Les randonneurs ont du choix ! S’il vous plaît, arrêtez de tout mettre en opposition ; Vélo de montagne Kamouraska fait un beau travail au Boisé Beaupré et les félicitations sont à rendre plutôt que les reproches », rétorque Mathieu Gauvin.
Projet en phases
Devant le tollé soulevé par cette publication, la Ville de La Pocatière a jugé bon de remettre les pendules à l’heure quant au projet de réaménagement du Boisé Beaupré : deux phases de travaux sont prévues, pour des investissements totalisant 500 000 $. La première phase, évaluée à 225 000 $ et financée à plus de 150 000 $ par une aide financière du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, a été réalisée en majeure partie au courant de l’été 2022, et touchait essentiellement les pistes de vélo de montagne qui se trouvent sur le terrain appartenant à la Ville de La Pocatière. Il ne reste plus que le mobilier urbain à ajouter et l’aire d’accueil à réaménager. La seconde phase, souhaitée à l’été 2023, doit se concentrer sur le réaménagement des sentiers pédestres, de raquette et de ski de fond sur les terres privées où la Ville et la Municipalité disposent de droits de passage. La nouvelle signalisation fera aussi son apparition à la toute fin de cette phase. L’aide financière pour ces travaux demeure encore à confirmer.
« À terme, aucun usage n’est mis de côté. En fait, tous ces réaménagements ont pour but de faciliter la pratique des différentes activités en éliminant les croisements entre elles. Les sentiers partagés entre vélos et randonneurs, par exemple, ça sera terminé une fois tous les investissements complétés », résume Cédrick Gagnon, directeur général à la Ville de La Pocatière.
Selon lui, le mécontentement dû à la première phase des travaux serait occasionné par l’augmentation du nombre de marcheurs au Boisé Beaupré avec l’arrivée de l’automne, les travaux dans les sentiers de vélo de montagne étant terminés depuis déjà quelques semaines. La présence d’une signalisation temporaire faite par les bénévoles de l’endroit, et qui serait axée davantage sur les nouveaux sentiers de vélo de montagne, expliquerait cette impression de « perte de sentiers » par les autres usagers.
« C’est en partie de notre faute et on l’accepte ; on aurait dû faire une communication pour signifier que nous sommes en situation transitoire. On demande aux gens d’être patients et compréhensifs, et de garder en tête qu’il y aura autant de kilomètres de sentiers qu’il en existait auparavant pour les différents usages, une fois les travaux terminés. Il n’a jamais été question pour nous de remettre en question le multiusage, mais simplement de rendre les différentes pratiques sportives plus sécuritaires. »