Le changement de couleur des feuilles des arbres est l’un des plus beaux spectacles que nous offre l’automne.
L’envers de la médaille est qu’une fois tombées, il y a beaucoup de feuilles à ramasser. Si vous faites partie des personnes qui aimeraient bien éviter cette corvée éreintante, Conservation de la nature Canada (CNC) a un conseil écolo pour vous : laissez votre râteau dans la remise et les feuilles au sol. Si l’on vous accuse de paresse, dites simplement que vous donnez un coup de pouce à la nature et à sa conservation.
Selon CNC, un organisme à but non lucratif voué à la conservation des milieux naturels, ne pas ramasser les feuilles est un petit geste de conservation qui peut favoriser la biodiversité sur votre terrain de bien des manières. Alors que les oiseaux et papillons migrateurs s’envolent vers le sud, de nombreux insectes, dont des pollinisateurs, ainsi que d’autres espèces sauvages, s’installent dans votre cour pour l’hiver et ne refuseraient certainement pas un petit coup de pouce de votre part.
Selon Dan Kraus, biologiste principal en conservation à CNC, un tapis de feuilles mortes peut fournir un habitat important à de nombreuses espèces qui pourront s’y réfugier pour l’hiver. « Les animaux que l’on trouve dans nos arrière-cours, comme les crapauds, les grenouilles et de nombreux pollinisateurs, vivaient autrefois dans des forêts et ont évolué pour hiberner sous les feuilles mortes, explique M. Kraus. Ces feuilles constituent une couche isolante qui les protège des grands froids et des fluctuations de la température durant les mois d’hiver ».
Un autre aspect avantageux de cette pratique est qu’elle permet d’améliorer le sol. M. Kraus souligne qu’en se décomposant, les feuilles se transforment en un paillis naturel qui enrichit le sol. D’épais tas de feuilles peuvent étouffer la pelouse et les plantes se trouvant en dessous, mais une mince couche de feuilles peut être bénéfique pour la santé de votre pelouse et de votre jardin.
En se décomposant, une partie du carbone contenu dans les feuilles est emmagasinée dans le sol, faisant de votre cour un puits de carbone. « Même si c’est une excellente chose que des Villes font la collecte des feuilles pour les composter, la manière la plus écoénergétique de procéder est de permettre à la nature de suivre son cours en laissant les feuilles mortes à même le sol », explique M. Kraus.
« Les tiges de plantes et les branches mortes fournissent elles aussi un habitat essentiel à l’hibernation de nombreux insectes, poursuit M. Kraus. En retirant tout cela de nos jardins, nous privons des espèces indigènes de précieux habitats dont elles ont besoin pour survivre à l’hiver. »
Puisqu’environ 80 % de la population canadienne habite dans des villes ou en région urbaine, la biodiversité dans les arrière-cours devient de plus en plus importante. « L’une des meilleures façons d’améliorer la santé de la nature dans les milieux urbains est d’agir collectivement dans nos arrière-cours », dit M. Kraus.