Plusieurs organisations, dont le gouvernement du Québec, investissent dans le projet de mise en démonstration de la technologie d’Inno-3B, qui fait pousser des légumes et des fruits douze mois par année dans des plateaux empilés à la verticale, à l’intérieur de l’église de Saint-Pacôme.
Le gouvernement du Québec a annoncé l’attribution de1,6 M$, dont 1,2 M$ en prêt sans intérêt. « On est en mode innovation. En plus, il y a des dérivés avec des projets d’agriculture locale. L’argent aide à développer la technologie », a dit la députée ministre Marie-Eve Proulx.
« On est en mode innovation. En plus, il y a des dérivés avec des projets d’agriculture locale. L’argent aide à développer la technologie. » – Marie-Eve Proulx
Il s’agit d’un aboutissement de six ans de développement pour l’entreprise. « Il nous reste à entrer dans la phase commercialisation. C’est avec une démonstration comme cela qu’on pourra faire une commercialisation adéquate », a dit Martin Brault, président d’Inno-3B.
L’entreprise souhaite agir sur la réduction de gaz à effet de serre par la production urbaine. « C’est de travailler avec les producteurs pour bonifier leurs offres et dé-carboniser leur production », ajoute M. Brault. Celui-ci propose la technologie de l’entreprise comme complément à ce qui se fait en serre. De plus, la technologie aide à chauffer la serre. De toute manière, les productions de concombre ou tomates, par exemple, ne peuvent être faites dans ce système.
Plusieurs possibilités
La technologie est utilisée dans l’industrie pharmaceutique qui est actuellement en phase de tests. « C’est très long, on parle de cinq ans d’essais cliniques pour faire des vaccins à partir de plantes. Comme c’est nouveau, ça prend un certain temps à développer. On est en partenariat avec certaines entreprises pour faire ce développement-là », ajoute M. Brault.
Elle peut aussi servir aux communautés nordiques, qui paient leurs légumes à des prix de fou.
Une épicerie de Laval, Avril, utilise la technologie pour produire dans le magasin l’approvisionnement pour les huit magasins de la chaîne. « C’est la première fois qu’on mettait la technologie complète dans les mains de gens qui n’ont aucune expérience agricole ou horticole. Ça représente beaucoup pour nous », a indiqué Martin Brault.
L’idée d’avoir des technologies du genre à l’intérieur des supermarchés demeure toutefois marginale. Même s’il y a une ouverture de consommateurs à des produits faits localement et environnementaux, le modèle est difficile à mettre en place pour les épiciers, car ils ont besoin de superficie et de main-d’œuvre pour opérer les systèmes.
À l’intérieur de l’église sera donc installée une unité de production qui produira entre 100 000 à 120 000 kg de nourriture par année. Des travaux dans l’église seront faits en hiver. L’installation est prévue pour mai prochain. Le début des opérations est attendu pour septembre.
La gestion et la vente des légumes seront confiées à un OBNL, Les jardins du clocher. Les surplus vont retourner au sein de la communauté pour financer des projets de la communauté. Le projet pilote pourra se propager partout au Québec.