Mobilisation bas-laurentienne pour améliorer le soutien aux aînés

Kristina Michaud et Maxime Blanchette-Joncas.

Trois organismes bas-laurentiens et deux députés du Bloc québécois font front commun pour demander un meilleur soutien du gouvernement fédéral aux aînés de la région. Une pétition réclamant des actions rapides a même été déposée sur le site de la Chambre des communes.

En point de presse, les députés Maxime Blanchette-Joncas et Kristina Michaud, la FADOQ Bas-Saint-Laurent, le Carrefour 50 + du Québec secteur Rimouski-Neigette et la Table de concertation des aînés du Bas-Saint-Laurent ont uni leurs voix pour demander au gouvernement Trudeau d’intervenir immédiatement auprès des 65 ans et plus, durement touchés par la pandémie, et qui représentent 25 % de la population de la région.

Par le biais d’une pétition parrainée par le député Blanchette-Joncas, il est demandé concrètement une hausse minimale de 10 % de la Sécurité de la vieillesse ; l’adoption de programmes pour briser l’isolement des aînés, particulièrement dans les régions mal desservies par internet ; l’indexation des paiements de transfert en santé de 6 % vers les provinces, en tenant compte du vieillissement de la population ; reconnaître internet haute vitesse comme service essentiel et en accélérer les branchements ; aider les regroupements d’aînés à compenser la diminution de leurs membres, les pertes dues à des coûts fixes et le recours à des professionnels pour valoriser l’engagement bénévole.

« Le rehaussement de 10 % de la Sécurité de la vieillesse était déjà un engagement du Parti libéral fédéral lors de la dernière campagne électorale », a rappelé le député bloquiste.

Depuis le début de la pandémie, il mentionne qu’un nombre élevé d’aînés l’ont contacté pour signaler leur détresse, leur insatisfaction et ce qu’ils considèrent comme un abandon du gouvernement fédéral face aux 65 ans et plus. « On doit porter leurs voix », a exprimé Maxime Blanchette-Joncas.

L’isolement demandé aux aînés afin qu’ils ne contractent pas la COVID-19 a des conséquences financières pour plusieurs d’entre eux, a-t-il rappelé, ne serait-ce qu’en matière de frais pour la livraison de l’épicerie ou d’autres produits nécessaires à leur bien-être quotidien. Plusieurs assistent donc impuissants à une baisse de leur pouvoir d’achat.

Or, le président de la FADOQ Bas-Saint-Laurent Gilles Noël mentionne qu’aucune majoration de la pension de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti n’a été proposée par le gouvernement fédéral en compensation, outre un 500 $ total versé une seule fois en juillet dernier à ceux qui ont accès aux deux programmes.

« Six aînés sur 10 reçoivent et la pension et le supplément. Ce n’est pas d’un montant forfaitaire qui ne se répète pas qu’ils ont besoin, mais d’une indexation récurrente », a-t-il insisté.

Impacts multiples

L’isolement des aînés a également eu pour conséquence de multiplier les impacts négatifs pour eux et leurs communautés. Les 70 et plus étant réputés pour être des bénévoles très actifs, plusieurs organismes communautaires doivent composer avec une baisse de cet engagement en raison de la pandémie.

Richard Rancourt, président du secteur Rimouski-Neigette du Carrefour 50 + du Québec, estime que la peur va persister encore un moment chez les aînés au sortir de la pandémie et que les organismes devront avoir recours à des ressources rémunérées pour restimuler l’engagement bénévole. Ces mêmes organismes qui ont cessé toutes activités depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, doivent toujours assumer des coûts fixes sans avoir les revenus adéquats pour les payer, ajoute-t-il.

Maxime Blanchet-Joncas déclare qu’une autre conséquence de l’isolement est un sentiment d’injustice ressenti par plusieurs aînés qui ont vu se multiplier les programmes d’aides pour les salariés et les entreprises, mais que très peu de choses ont été proposées afin de faciliter l’accès aux technologies de télécommunications.

« Il y a bien eu des formations sur les technologies web qui ont été mises en place pour briser l’isolement des aînées, mais le Bas-Saint-Laurent demeure une des régions les moins branchées au Québec ou avec un accès déficient à l’internet haute vitesse. Le gouvernement est clairement “déconnecté” », a-t-il imagé.

La pétition demeurera en ligne pour 60 jours.