Moins de migrations au Kamouraska dans la dernière année

Louis Lahaye Roy. Archives Le Placoteux.

Les jeunes ont été moins nombreux qu’à l’habitude à faire appel à Place aux jeunes (PAJ) Kamouraska dans la dernière année. Différentes raisons qui tendent à s’estomper expliquent ces statistiques, ce qui fait dire à l’agent de migration de Projektion 16-35 que le Kamouraska n’a rien perdu de son pouvoir d’attraction dans l’imaginaire des urbains du Québec.

Au nombre de 25 en date du 13 février, les migrations des 18-35 ayant passé par le service PAJ Kamouraska sont moindres que par les années précédentes. De 2021 à 2023, ces migrations augmentaient d’une par année pour se chiffrer, dans l’ordre, à 30, 31 et 32 au terme de chacune de ces années. « On compile nos données de cette année jusqu’au 31 mars prochain. Tout peut arriver », a rappelé Louis Lahaye Roy, agent PAJ Kamouraska.

L’intérêt pandémique pour la vie en région est-il en train de s’essouffler? Pas du tout, à en croire Louis Lahaye Roy. À l’échelle bas-laurentienne, 215 migrations ont été réalisées dans la dernière année par le biais de Place aux jeunes en région (PAJR), un record de tous les temps en 32 ans d’existence du programme au Bas-Saint-Laurent. « L’exode urbain au profit des régions, qu’on attribuait à une forme de chemin de fuite durant la pandémie, il est toujours présent. Je crois que les jeunes ont réellement un engouement pour la vie en région comme jamais auparavant, et le Kamouraska demeure très bien positionné comme région d’accueil à travers le Québec », poursuit l’agent.

Pénurie de logements

La pénurie de logements qui frappe tout le Québec expliquerait pourquoi la « folie migratoire » vers les régions semble avoir ralenti dans la dernière année au Kamouraska. À ce chapitre, en 2023 seulement, le réseau PAJR évalue à 700 le nombre de migrations ratées en raison du manque de logements en région, et cela pour tout le Québec.

Louis Lahaye Roy reconnaît que la recherche d’un logement pour les migrants était plus difficile il y deux ans qu’aujourd’hui, mais il est indéniable pour lui que la crise actuelle, même si elle semble s’être « un peu » résorbée au Kamouraska, crée une insécurité comme jamais. Il n’est pas rare que les gens achètent une maison dès leur emménagement dans la région, chose qui se voyait plus rarement dans le passé.

« À mes débuts, il y a cinq ans, c’était surtout l’absence d’un emploi qui pouvait freiner une migration vers le Kamouraska. Maintenant, les gens qui me contactent ont souvent l’emploi, mais ils ne trouvent tout simplement rien pour se loger. J’ai quelques migrations qui ont avorté à cause de cela. »

De ces migrations avortées, Louis Lahaye Roy mentionne que certaines concernaient des embauches réalisées par l’entreprise Alstom à La Pocatière. Cette dernière, qui est en recrutement de personnel constant, entretenait des liens étroits avec l’agent PAJ Kamouraska jusqu’au changement récent de la personne responsable du département des ressources humaines. « Je crois que ç’a pu jouer sur notre bilan migratoire, car je n’avais plus de ressource avec qui faire le pont. Les liens ont été rétablis la semaine dernière. C’est une bonne nouvelle », a expliqué Louis Lahaye Roy.

Profils variés

Tout l’argent de PAJR est destiné à l’accueil, à l’aide à l’emploi, et aux séjours exploratoires. Louis Lahaye Roy aimerait que les budgets du réseau permettent une meilleure promotion du service.

« Si je vais dans une classe de 30 élèves, souvent une seule main va se lever quand vient le temps de vérifier ceux qui connaissent nos services. »

Cette forme de méconnaissance ne semble toutefois pas affecter la diversité des profils de migrants, qui seraient beaucoup plus variés que par le passé. À ses débuts, l’agent PAJ Kamouraska se souvient que les maraîchers étaient nombreux à vouloir s’installer dans la région, chose qui maintenant s’observe moins.

Les gens avec des emplois plus spécialisés dans des domaines de pointe, comme les ingénieurs, semblent aujourd’hui la nouvelle clientèle de prédilection du service.

« Il y a des vagues comme ça, et il y en aura toujours. Actuellement, les diplômés universitaires répondent bien à PAJR, les techniciens un peu moins, et les professionnels de métier semblent nous échapper. Il y a encore du travail à faire pour rejoindre tout le monde. »