Quand je repense à tous les Noëls que j’ai vécus, il y en a un qui brille plus fort que les autres : celui de mon enfance, à l’époque où je croyais encore à la magie de Noël. Cette période avait quelque chose de féérique, un mélange de traditions, de rêves et d’innocence qui me fait sourire chaque fois que j’y pense.
Chaque année, nous passions Noël chez mes grands-parents, dans les Laurentides. Leur chalet, entouré de sapins enneigés, ressemblait à une carte postale. Dès que nous arrivions, je sentais l’odeur du feu de bois et des plats mijotés qui annonçaient la fête. Pour moi, c’était le centre du monde, un endroit où tout semblait possible.
La journée du 24 décembre suivait toujours le même rituel. Après avoir regardé mon film préféré, Le Magicien d’Oz, on s’installait devant un copieux souper en famille, et par la suite, je me glissais sous les couvertures, le cœur battant, en attendant minuit. Puis, je m’endormais quelques heures, impatiente de ce qui allait suivre.
À minuit, la magie opérait. Je me réveillais et rejoignais tout le monde autour du buffet. Les lumières scintillaient, les rires résonnaient, et les cadeaux attendaient sous le sapin. C’était un moment suspendu, où le temps semblait s’arrêter. Je me souviens particulièrement d’un Noël, celui de mes sept ans. Cette nuit-là, j’étais convaincue d’avoir aperçu le traîneau du père Noël sur le toit du chalet. Il était illuminé de mille feux, et je peux encore ressentir cette émotion intense, ce mélange de surprise et de bonheur. Pour moi, c’était la preuve que la magie existait.
Aujourd’hui, je suis adulte, et la vie a changé. Les Noëls sont différents, mais je garde précieusement ces souvenirs dans mon cœur. Ils sont comme des étoiles qui me guident. Avec mes enfants, j’essaie de recréer cette atmosphère unique, ce sentiment d’émerveillement que j’aimais tant.
Mon plus beau Noël n’est pas seulement un souvenir, c’est une émotion qui continue de vivre en moi. C’est la preuve que la magie existe, non pas dans les traîneaux ou les cadeaux, mais dans l’amour, la famille, et les instants simples qui nous marquent pour toujours.
Anne-Christine Charest

