Mont-Carmel désire un financement moins rigide pour la route 287

Anciennement de responsabilité provinciale, la portion de la route 287 située entre le village de Mont-Carmel et le lac de l’Est devrait avoir accès à un financement plus souple en provenance de Québec. Du moins, c’est ce que réclame la Municipalité de Mont-Carmel pour ce tronçon de 33 km, dont 18 km sont gravelés, et dont elle assume en partie seule l’entretien depuis plus de 25 ans.

Même si elle est numérotée comme n’importe quelle autre route provinciale secondaire, la 287 est de juridiction municipale entre le bas de la côte Blais et le lac de l’Est à Mont-Carmel. Ce transfert a été officialisé au début des années 90 lorsque le gouvernement du Québec a procédé à la modification de diverses disposions législatives au chapitre de sa Loi sur la voirie. « Si la route se rendait jusqu’à Saint-Omer dans L’Islet, elle deviendrait intermunicipale, et là, elle retrouverait son statut provincial », d’expliquer le maire de Mont-Carmel, Pierre Saillant.

« Tant mieux si on touche l’aide financière, mais ça demeure insuffisant quand même. Juste le déneigement, on évalue qu’il en coûte environ 2000 $ du kilomètre. Avec 30 000 $, on ne fait même pas la moitié du tronçon durant l’hiver. » – Pierre Saillant

Par conséquent, depuis le 1eravril 1993, Mont-Carmel assume presque en totalité l’entretien de ce tronçon emprunté annuellement par un peu plus de 1000 camions lourds transportant le bois des coupes forestières réalisées sur les terres publiques situées à proximité du lac de l’Est. Ce seuil de 1000 camions de bois est celui qui ouvre la porte à la Municipalité de Mont-Carmel à réclamer une aide financière dans le cadre du Programme d’aide à la voirie locale du ministère des Transports (MTQ), volet axe à double vocation. Parce qu’en bas de 1000 transports par année, point de salut. « C’est un peu ce qu’on déplore du programme. Si une année on se retrouve avec 999 voyages, on n’a pas d’aide financière. Pourtant, les camions de bois ne sont pas les seuls à contribuer à l’usure de la route. Mais le programme ne prend pas en considération les autres formes de transport routier, ni l’importance que joue la route à l’échelle régionale pour tous ceux qui accèdent à l’arrière-pays », de mentionner Pierre Saillant.

Bref, lorsqu’elle atteint le chiffre magique de 1000 transports de bois durant l’année, Mont-Carmel recevrait dans le cadre de ce programme du MTQ une somme avoisinant les 30 000 $. Avec 1052 transports de bois réalisés l’an dernier sur la 287, tous les indicateurs sont au vert pour 2019. « Tant mieux si on touche l’aide financière, mais ça demeure insuffisant quand même. Juste le déneigement, on évalue qu’il en coûte environ 2000 $ du kilomètre. Avec 30 000 $, on ne fait même pas la moitié du tronçon durant l’hiver », de s’exclamer le maire.

Reste donc le Programme d’aide à l’entretien du réseau routier local vers lequel Mont-Carmel compte bien se tourner pour aller chercher quelques sous de plus, une fois que le Ministère aura fait connaître ses modalités pour 2019. « On ne rêve pas en couleurs, on sait bien que cette portion de la 287 ne redeviendra jamais provinciale. Tout ce qu’on réclame, c’est un meilleur financement et un assouplissement des critères d’admissibilité pour avoir accès à l’aide financière existante. Qu’on ait 500 ou 1000 transports de camions lourds par année, la route s’use quand même et les citoyens de Mont-Carmel ne peuvent pas être les seuls à assumer la facture », de conclure Pierre Saillant.