Ses photos témoignaient depuis longtemps d’un faible pour les mamans et leurs bébés, ce qui lui a même valu d’être récompensée en 2021 par le site THE AFNS AWARD, une compétition internationale de photographes spécialisés dans le domaine de la maternité et des nouveau-nés. Les aînés et les enfants ne sont pas reste pour autant et figurent même au cœur de la nouvelle démarche artistique de Nathalie Paradis, photographe de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, qui ajoute cette fois une touche digitale à ses photos par le biais de la peinture numérique.
Appelée « fine art » en anglais, la peinture numérique sur photo est une technique relativement méconnue découverte par Nathalie Paradis au début de la pandémie à travers le travail d’une artiste-photographe albertaine. Séduite par le résultat de cette technique toute particulière, elle s’est lancée dans ce projet tête baissée, se rappelant qu’au moment de démarrer son entreprise en 2015, elle s’était fixé une orientation plus « artistique » autour de son travail dans un horizon de cinq à dix ans.
« C’est une technique qui demande beaucoup de travail. Je travaille avec une tablette numérique et je zoome jusqu’à 200 % par moment. Je retravaille pratiquement chaque pixel afin d’apporter des correctifs si nécessaire. Chaque toile que je réalise me demande environ 40 à 60 heures de travail. La dernière que j’ai faite doit m’avoir pris pas loin de 80 heures », s’exclame la photographe, passionnée.
Cette approche situe chacune des œuvres quelque part entre le naturel de la photographie et une approche plus figurative de la peinture sur toile. Les photos qui ont servi de base à ce travail ont toutes été prises dans la région et témoignent des liens familiaux intergénérationnels qui sont chers à la photographe. Ainsi, chacune des dix toiles qu’elle a développées et qui sont disponibles sur sa boutique en ligne Artnath.com présente essentiellement des aînés et des enfants à travers différentes situations du quotidien rural familier à la photographe et illustre l’amour inconditionnel entre les sujets par le biais de la tendresse des regards.
« Tous les clichés ont été réalisés au plus fort de la pandémie. Sortir des grands-parents de chez eux, qui étaient isolés dans certains cas depuis pratiquement un an, pour les prendre en photos avec leurs petits-enfants, c’était hyper émouvant. J’ai versé des larmes souvent et ils se sont sentis très privilégiés de vivre des moments comme ceux-là », poursuit Nathalie Paradis, qui mentionne dévoiler son âme comme jamais à travers ce travail, appuyé par des textes signés de la plume de Catherine Lapointe.
Fraîchement lancées, les œuvres de Nathalie Paradis suscitent déjà un certain engouement et les sujets ne semblent pas manquer, un grand-papa de 94 ans ayant accepté récemment de collaborer avec elle. L’artiste-photographe avoue même avoir de la demande pour réaliser des portraits. Elle tient d’abord à raffiner son expertise avant d’ouvrir son offre plus large à ce chapitre. « Combiner photographie et art, c’est vraiment le plus grand défi qui m’attend dans le futur », conclut-elle.