Noël à Rivière-Ouelle

Illustration d’un vaisseau semblable à l’Aigle. Wikicommons

En 1758, la tension monte en Nouvelle-France. La guerre de Sept Ans qui oppose la Grande-Bretagne et la France n’augure rien de bon pour les Canadiens. Une menace plane, les troupes anglaises se dirigent vers Louisbourg.

La France continue à approvisionner la colonie, mais non sans inquiétude. L’Aigle, un des vaisseaux de ligne de la marine française, quitte Rochefort pour Québec le 28 juin. Avec ses 300 recrues, il est chargé d’assurer la défense de la colonie. Mais comme les Anglais ont pris Louisbourg, le vaisseau change de cap et se dirige vers les eaux du golfe. Mais il fait naufrage sur la Côte-Nord, dans les environs de Kékarpoui. Les passagers se retrouvent ensuite au poste de traite de Mécatina qui est sous la responsabilité de Jean Taché. En novembre, ils s’embarquent sur La Macrée, un senau de pêcheurs, et se trouvent de nouveau en pleine tempête. Pour comble de malheur, le navire s’échoue à la pointe de l’île Saint-Barnabé.

On raconte que les passagers doivent se réfugier pour un temps à Rimouski. Les habitants n’ont pas le choix d’accueillir les militaires. L’intendant Bigot demande au capitaine Joannis Galand d’Olabaratz d’amener tous les rescapés à Kamouraska. On peut supposer que les habitants de Kamouraska ont offert le logis aux militaires. Montcalm leur avait donné l’ordre de se rendre le plus rapidement possible à Québec, mais en plein hiver, on peut comprendre que cela représentait un défi.

Nous avons peu d’informations sur ces militaires. Toutefois, on sait que Jean Doucet, natif de Saintes, se retrouve à Rivière-Ouelle en novembre. Il décide d’y rester pour un temps, de passer Noël chez les habitants, avant de se diriger vers Québec au printemps. Dominique Videmand, pour sa part, est accueilli à Saint-Roch-des-Aulnaies par la famille de Pierre Morin, mais il décéda le 2 décembre dans la maison de son hôte.