Le premier ministre François Legault désire donner un nouvel « électrochoc » afin de freiner la propagation de la COVID-19, par l’imposition d’un nouveau confinement qui sera en vigueur du 9 janvier au 8 février prochain. Un couvre-feu allant de 20 h à 5 h sera également instauré pour cette période.
François Legault justifie ce confinement semblable à celui du printemps dernier par une situation pandémique qui a empiré dans les dernières semaines. Le Dr. Horacio Arruda, directeur national de la Santé publique, pointe du doigt la somme de plusieurs petits rassemblements durant la période des fêtes pour expliquer la hausse du nombre de cas, d’hospitalisations et de décès dans le bilan quotidien de la COVID-19.
« Pourquoi avec tous les efforts qu’on a faits dans les dernières semaines on a autant de nouveaux cas? La réponse est un peu dure : ça s’est passé surtout dans les maisons. Les personnes âgées et les plus vulnérables ont été contaminées et hospitalisées », a déclaré le premier ministre en point de presse, ajoutant que les personnes âgées de 65 ans et plus représentaient 20 % de la population, mais 80 % des hospitalisations.
Un traitement-choc est donc nécessaire par le biais d’un nouveau confinement, du 9 janvier au 8 février, afin de diminuer le nombre d’hospitalisations et d’éviter que le réseau de la santé atteigne un point de rupture. Le télétravail sera donc obligatoire pour les employés de bureau; les commerces non essentiels demeureront fermés, mais pourront offrir de la cueillette à la porte au besoin; les gyms, cinémas, théâtres et restaurants seront aussi fermés, tout comme les lieux de culte, à l’exception des funérailles où des rassemblements de 25 personnes demeurent permis.
Un couvre-feu sera également appliqué durant ces quatre semaines de 20 h à 5 h le matin. Des contraventions allant de 1000 à 8000 $ pourront être données à ceux qui ne le respecteront pas. Pour cette raison, les épiceries et les dépanneurs devront fermer leurs portes à 19 h 30, sauf les pharmacies et les dépanneurs liés à une station-service.
Concernant les entreprises manufacturières et du domaine de la construction, elles pourront poursuivre leurs activités jugées « essentielles ». François Legault a rappelé que le Québec a fait bande à part à ce chapitre le printemps dernier durant le premier confinement, lorsqu’il a complètement fermé ces secteurs de l’économie.
Écoles
Quant aux écoles, les élèves du primaire retourneront en classe comme prévu le 11 janvier. Ils devront toutefois porter un masque dans les corridors, une directive qui sera appliquée également dans les classes pour les élèves de 5eet de 6eannée.
Les élèves du secondaire reprendront les cours, mais en ligne, dès le 11 janvier. La semaine suivante, ils retourneront en classe, mais devront porter le masque en tout temps. Deux masques de procédure par jour seront d’ailleurs donnés à tous les élèves et enseignants des écoles secondaires.
Interdit jusqu’à maintenant, sauf pour l’emprunt de livres, les bibliothèques municipales seront désormais ouvertes pour les études afin de donner accès aux élèves et étudiants qui doivent réaliser des travaux en ligne et qui n’ont pas accès à l’internet haute vitesse à la maison.
Mesures « mur à mur »
Critiquées notamment au Bas-Saint-Laurent avant même leur annonce, ces nouvelles mesures s’appliquent à toutes les régions du Québec, à l’exception du Nord-du-Québec. François Legault a mentionné que son gouvernement considérait que toutes les régions étaient à risque en raison de leur capacité hospitalière, et cela, même si peu de cas ont été déclarés dans les derniers jours, notamment dans l’Est-du-Québec.
La possibilité de réinstaurer des barrages policiers entre les régions, comme c’était le cas à Sainte-Anne-de-la-Pocatière au début de la pandémie afin d’éviter les déplacements interrégionaux, a aussi été écartée par le premier ministre. « On préfère que les policiers s’assurent du respect des autres consignes », a-t-il déclaré.