Huit mois après l’incendie qui a réduit à néant ses installations de Sainte-Louise, l’entreprise Labo Solidago ouvrait les portes de ses nouveaux locaux à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Une occasion de tourner la page sur le triste événement à l’origine de ce déménagement et de donner un second souffle au développement de l’entreprise.
Le jour de l’incendie le 22 février dernier, Labo Solidago, spécialisée dans la fabrication et la vente de produits de santé animale homéopathiques, était à quelques jours de la fin de son année fiscale. « Toute la comptabilité est passée dans le feu. Ç’a été un travail de moine de reconstituer tout ça », mentionne Zoé Mouvet Jourde, responsable de l’assurance qualité chez Labo Solidago.
Le directeur général de l’entreprise, Clément Doyer, était absent ce jour-là, mais il y a perdu son laboratoire et sa maison.
« La résilience de mon équipe de filles a été exemplaire », indique celui qui est en fait le seul homme des neuf employés de Labo Solidago.
Dès le lendemain du brasier, l’entreprise entrait en contact avec M. Gérald Beaulieu pour se relocaliser dans l’ancien local de Moisson Kamouraska sur le chemin de la Station à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. En moins de 26 jours, le labo est redevenu fonctionnel et les livraisons aux clients ont recommencé. « On a reçu beaucoup de dons de la population, d’entreprises de la région et d’autres de la communauté homéopathe québécoise », ajoute la responsable de l’assurance qualité.
Nouveau départ
Loin de s’être laissé abattre par ce feu, Clément Doyer voit aujourd’hui les événements du 22 février comme l’occasion de concrétiser un nouveau départ pour son entreprise. Quelques mois auparavant, Labo Solidago, fondée en 1989, sortait de l’ombre suite à une modification du règlement sur les aliments et drogues par le gouvernement canadien. « Nous sommes désormais homologués Santé Canada et nous respectons toutes leurs normes », a-t-il rappelé.
Les produits homéopathiques fabriqués et commercialisés par son entreprise s’imposent déjà de plus en plus au Québec et dans l’Ouest canadien comme une alternative aux antibiotiques donnés aux animaux d’élevage. L’interdiction de plusieurs de ces antibiotiques, annoncée pour 2020 et 2021, offrirait d’ailleurs de belles opportunités d’affaires pour Labo Solidago, notamment dans l’industrie du poulet d’élevage, où toute une nouvelle gamme de produits a été développée par l’entreprise récemment afin de prévenir les maladies. « Nous ne faisions pas de publicité, avant. Mais maintenant qu’on est en mesure de faire face à la musique, on va pousser plus fort la promotion de nos produits », concluait Clément Doyer.