Le Centre collégial de transfert technologique (CCTT) Solutions Novika de La Pocatière travaille au développement d’équipements qui pourraient faciliter le processus d’enfouissement des déchets nucléaires canadiens dans un avenir rapproché. Conçus pour la Société de gestion des déchets nucléaires du Canada (SDGN), ces prototypes font actuellement l’objet de tests en Ontario, en plus d’avoir attiré l’attention de l’émission Découverte de Radio-Canada.
Déjà réputé pour son expertise en soudage au laser, cette spécialité de Solutions Novika est celle qui a permis au CCTT de répondre à un premier appel de projets de la SDGN qui consistait à développer la technique et l’équipement de soudage des conteneurs en acier recouverts de cuivre dans lesquels seront déposés les futures grappes irradiées des centrales nucléaires canadiennes. « La SDGN a apprécié le travail que nous avons fait et on a été invité à participer à d’autres appels de projets qui consistaient à développer d’autres procédés qui sont actuellement en phase de tests en Ontario », de résumer Dominic Lanteigne, responsable de projet en mécanique chez Solutions Novika.
« Même s’il est mondial, le marché du nucléaire demeure quand même relativement petit quand on y pense. Par contre, comme l’enfouissement des déchets nucléaires va continuer de demeurer un défi partout dans le monde, on peut penser qu’il y aura de belles opportunités dans ce domaine pour Novika à l’avenir. » – Dominic Lanteigne
Parmi ces prototypes, le CCTT de La Pocatière a développé deux cellules en environnement contrôlé qui interviennent dans l’usinage et l’entreposage d’énormes « cercueils » en bentonite. Ceux-ci doivent servir à stocker les conteneurs contenant les futures grappes irradiées. « La bentonite est une forme d’argile qui doit être conservée à un niveau d’humidité élevé pour qu’elle évite de se fissurer. C’est pourquoi la cellule d’usinage robotisée et la cellule d’entreposage que nous avons développées sont en environnement contrôlé », de préciser Dominic.
En contrepartie, la grande force de la bentonite est qu’elle gonfle au contact de l’eau. Un avantage indéniable dans le cadre de ce projet mené par la SDGN, dont l’objectif final est de créer un gigantesque tombeau souterrain où seront enfouis l’ensemble des déchets irradiés produits par les centrales nucléaires canadiennes. Parce qu’une fois sous terre, les « cercueils » en bentonite contenant les conteneurs de déchets nucléaires devront être le plus étanche possible, et cela, durant des centaines de millénaires. Un simple contact de ces conteneurs avec l’eau ou l’air serait suffisant pour entraîner leur désintégration progressive, laissant ainsi s’échapper les charges radioactives vers la surface du sol. « C’est pourquoi on travaille aussi sur une machine qui doit servir à recouvrir les “cercueils” de bentonite non comprimée cette fois-ci, dans les galeries souterraines du futur tombeau », d’ajouter Dominic Lanteigne.
Travail à temps plein
Tous ces prototypes développés par Solutions Novika pour le compte de la Société de gestion des déchets nucléaires du Canada occuperaient actuellement au moins quatre personnes à temps plein. Une fois les prototypes terminés, ils sont tous envoyés en Ontario où ils font l’objet de différents tests. D’ailleurs, c’est lorsqu’ils étaient là-bas pour assister à une phase de ces tests que Dominic Lanteigne et un collègue ont capté l’intérêt de l’émission Découverte de Radio-Canada, présentée le 20 janvier dernier, dont la thématique portait sur l’enfouissement des déchets nucléaires en France et au Canada.
Devant l’attention médiatique que suscite la participation de Solutions Novika à ce projet, Dominic Lanteigne est plutôt optimiste face à cette nouvelle expertise qui est en train de se développer à La Pocatière. « Même s’il est mondial, le marché du nucléaire demeure quand même relativement petit quand on y pense. Par contre, comme l’enfouissement des déchets nucléaires va continuer de demeurer un défi partout dans le monde, on peut penser qu’il y aura de belles opportunités dans ce domaine pour Novika à l’avenir », concluait-il.