La COVID-19 est venue bousculer la rentrée scolaire des élèves fréquentant les Centres d’éducation aux adultes du Centre de services scolaire de Kamouraska–Rivière-du-Loup cette année. Malgré tout, la directrice des centres de La Pocatière, Saint-Pascal et Rivière-du-Loup Nathalie Bélanger parle plutôt de défis que d’obstacles et assure que de belles réussites surviennent malgré les circonstances.
Le 5 octobre est la date qui a été arrêtée afin de permettre le retour en classes des élèves fréquentant les Centres d’éducations aux adultes de Kamouraska–Rivière-du-Loup. L’année 2020 étant déjà particulière en raison de la COVID-19, l’année scolaire actuelle se démarque quant à elle par ses « trois rentrées » qui se sont succédé en moins d’un mois.
« Il y a eu la rentrée officielle le 8 septembre, la rentrée virtuelle qui a suivi quelques jours après et la deuxième rentrée en classe le 5 octobre », résume Nathalie Bélanger.
Autant la vitesse à laquelle les centres d’éducation aux adultes ont été forcés de fermer leurs portes a pris tout le monde par surprise, autant le personnel était préparé à cette éventualité, poursuit la directrice. Dès les premiers jours de la rentrée, un rodage numérique, forme de simulation de l’enseignement virtuel, a été réalisé par les enseignants avec leurs élèves. L’opération a toutefois soulevé quelques lacunes.
« La gestion des courriels et des outils technologiques, ce n’est pas tous les élèves qui étaient habitués à ça. Ils sont familiers avec les réseaux sociaux et les textos, mais les outils de communications plus traditionnels sur le web, un peu moins », explique-t-elle.
Âgés entre 16 et 25 ans, en moyenne, les élèves fréquentant les Centres d’éducation aux adultes le font, pour la plupart, pour terminer leurs études secondaires ou dans le but d’aller chercher les quelques cours préalables à une poursuite de leurs études au collégial. Par leur âge, on les pense souvent à tort outillés sur le plan technologique. Pourtant, un tiers d’entre eux n’avait pas à sa disposition un ordinateur portable lorsque l’enseignement virtuel a été décrété.
« Seulement ça aurait pu être un obstacle majeur, si on n’avait pas été bien préparé. Comme on était aux faits de la situation, les techniciens du Centre de services scolaires ont pu intervenir rapidement pour régler cette problématique dès la fermeture des classes », indique la directrice.
Anxiété
Maintenir le lien avec l’élève, à distance, a aussi été un autre défi que les enseignants et les professionnels des Centres d’éducation aux adultes ont su relever, de l’avis de Nathalie Bélanger. L’approche d’enseignement individualisé propre à l’éducation des adultes y est sûrement pour quelque chose, ajoute-t-elle.
« On s’assurait d’être en contact avec eux, en dehors des périodes d’enseignement virtuel, au moins une fois par semaine. L’objectif était de diminuer l’anxiété au maximum. Certains s’inquiétaient de ne pas terminer à temps pour pouvoir entrer au Cégep en janvier, d’autres en formation professionnelle l’an prochain. »
Cet accompagnement a certainement fait la différence, car la directrice souligne un taux de participation exemplaire chez les élèves aux cours donnés de façon virtuelle dans le dernier mois. « Une grande réussite », s’est-elle exclamée. Plusieurs ont adopté une forme de routine qui s’apparente au rythme scolaire vécu en classe, en temps normal.
« C’est sûr que pour certains c’était plus exigeant. Notre mission est de bien les relancer dès la reprise en classe le 5 octobre. Pour les autres, il faut aussi dire que la force de l’éducation aux adultes est que chacun y va à son propre rythme. On s’adresse donc au départ à une clientèle prête à être autonome dans ses apprentissages et qui a l’habitude de faire son propre horaire. Cette qualité n’a été que renforcée avec l’enseignement virtuel », conclut Nathalie Bélanger.