Épisodes noirs à la Rose des Bois : Un octogénaire mort gelé devant la porte de sa résidence

Un homme de 85 ans qui habitait la résidence Domaine la Rose des Bois à La Pocatière a été retrouvé couché au sol à l’extérieur en pyjama, mort d’hypothermie. La coroner Renée Roussel s’est penchée sur les circonstances de ce drame.

Le 14 mars au matin, Georges Dionne a été vu dans son lit vers 6 h 15 par une préposée. À 7 h, il était introuvable. Vers 7 h 45 il a été trouvé dehors, inconscient, couché sur le côté près de la porte d’entrée verrouillée.

La température de son corps était de 28,9 °C et son cœur ne battait pas. Lors du transport vers l’hôpital de La Pocatière, les manœuvres de réanimation ont été arrêtées parce qu’un certificat de non-réanimation en cas d’arrêt cardiorespiratoire a été trouvé dans son dossier.

Hypothèses

La coroner Renée Roussel s’est penchée sur les circonstances du décès. Deux hypothèses sont ressorties du lot.

Il faut d’abord dire que M. Dionne était atteint d’Alzheimer depuis 10 ans. Sa condition lui causait, entre autres, de l’errance. Il avait d’ailleurs fugué en 2017. La résidence où il demeurait avait des portes d’entrée sécurisées qui nécessitaient la composition d’un code sur un clavier numérique afin qu’elles puissent être ouvertes à l’entrée comme à la sortie. M. Dionne était dans une unité fermée.

Selon l’enquête de la Sûreté du Québec, personne ne l’a vu sortir.

La première hypothèse est qu’un résident qui aimait pelleter la neige aurait gardé la porte d’entrée des employés entrouverte à l’aide d’un morceau de bois, morceau de bois dont la résidence s’est débarrassée depuis. Toutefois, « ce n’est pas l’hypothèse qui semble avoir été retenue par la police, principalement sur la foi que le “pelleteur” nie catégoriquement y avoir installé la pièce de bois le matin du 14 mars », écrit la coroner Roussel.

Le scénario qu’elle estime le plus probable est que Georges Dionne serait sorti par la porte la plus près de sa chambre, celle des employées. Il se trouve qu’à deux reprises depuis l’accident, le personnel de la résidence a constaté que cette porte d’entrée ne se fermait pas bien et que l’électro-aimant était en cause. C’est d’ailleurs ce qu’a remarqué une ex-employée, Mme Brigitte Landry. Celle-ci s’était attachée à M. Dionne, de qui elle prenait soin. « Ç’a été un choc. Il y en a toujours un (résident) à qui on s’attache plus », a-t-elle dit.

Mort accidentelle

La coroner conclut à une mort accidentelle. Elle ajoute que le problème du système de sécurité de la porte a ensuite été corrigé partiellement, mais suffisamment pour éviter la sortie non souhaitée d’un résident. Aussi, depuis l’accident, ces derniers mois, les propriétaires n’hébergeaient plus de gens avec des problèmes d’errance étant donné que le bâtiment est vétuste et qu’il nécessiterait beaucoup de travaux.

La résidence a d’ailleurs fermé ses portes le 31 octobre dernier, à la demande de l’exploitante, que nous n’avons pas pu rejoindre pour expliquer les raisons de la fermeture. 25 résidents ont été déménagés. Aucune enquête n’était menée par le CISSS du Bas-Saint-Laurent à cette résidence, mais au moins une plainte a été enregistrée au bureau de la Commissaire aux plaintes cet été, à laquelle il n’y a pas eu de recommandations.