La députée libérale de l’Acadie et originaire de Saint-Roch-des-Aulnaies Christine St-Pierre ne sera pas des prochaines élections à l’automne. Le Placoteux l’a interrogée quelques jours après l’annonce qu’elle ne solliciterait pas d’autre mandat en octobre 2022.
Le Placoteux (LP) : Comment en êtes-vous venue à prendre cette décision ?
Christine St-Pierre (CSP) : Ç’a été très difficile. J’y pensais depuis un certain temps, à savoir si j’avais encore la flamme et l’énergie. J’aime beaucoup ce que je fais et je vais poursuivre mon mandat jusqu’à la fin. Ça fait 15 ans, il faut qu’il y ait un renouvellement des forces et des idées neuves. J’ai un bon comté qui est un château fort, je pense qu’il pourra attirer des gens. Je pense à moi, je me suis choisie. Ça fait 45 ans que je suis professionnellement très active, 30 ans à Radio-Canada et 15 ans en politique. Il est temps que je prenne un petit pas de recul et que j’écrive un nouveau chapitre. Mais j’ai beaucoup d’énergie et j’ai beaucoup à donner. Je ne serai plus députée, mais je vais continuer à militer.
LP : Quels sont vos principaux faits marquants des 15 dernières années ?
CSP :
1— Sur le plan de la condition féminine, c’est vraiment d’avoir inclus dans le préambule de la Charte des droits et libertés la notion d’égalité entre les hommes et les femmes. Ça l’air d’un bout de papier, mais c’est le message que le Québec envoie. Je voulais que ce soit inscrit noir sur blanc. Je peux vous dire que ce n’est pas simple à faire. Aussi, il y ce qui a été fait au niveau de la loi qui indique que les sociétés d’État doivent tendre vers la parité.
2— En culture, je suis très fière de tout ce qu’on a fait en infrastructures culturelles sur l’ensemble du territoire québécois. Je n’ai pas fait ça seule, c’était avec la complicité de Monique Jérôme-Forget qui était au Conseil du Trésor à ce moment-là. Ceci nous a permis d’agrandir, de construire, de rénover à peu près toutes les bibliothèques au Québec et plusieurs salles de spectacle. On a pu investir dans le patrimoine bâti.
3— Au niveau des relations internationales, c’est d’avoir ouvert des représentations du Québec sur le continent africain. Notre empreinte en Afrique francophone est officiellement établie.
LP : Que pensez-vous de l’état du Parti libéral du Québec (faible dans les sondages) pour la prochaine élection ?
CSP : Il faut voir les choses de façon réaliste. La pandémie nous a enlevé pas mal d’oxygène, qui a été prise par le gouvernement et c’est normal, il fallait mettre l’épaule à la roue et ce n’était pas le temps de chiquer la guenille. Maintenant, on est capable de prendre notre place, Mme Anglade est très active sur le terrain, elle aura plus de visibilité, les gens vont la connaître davantage, ses valeurs et ce qu’elle propose. Ça ne m’inquiète pas, car elle a une grande sincérité et les gens vont le voir tout de suite.