La Ville de La Pocatière et la Municipalité de Sainte-Anne-de-la-Pocatière ont plaidé de nouveau auprès de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) afin qu’elle permette la réalisation du projet de Parc bioalimentaire à proximité du Centre de développement bioalimentaire du Québec (CDBQ). Pour qu’il se concrétise, ce projet nécessite le dézonage de terres agricoles actuellement non utilisées.
Le 7 août dernier, Radio-Canada rapportait que les élus de La Pocatière avaient demandé à la CPTAQ, par voie de résolution, de faire preuve « de souplesse » dans ce dossier. Déjà, le projet bénéficiait à ce moment de l’appui de l’Union des producteurs agricoles (UPA) ainsi que de la MRC de Kamouraska qui était représentée par son directeur du service de l’aménagement et de la mise en valeur du territoire Pierre Désy lors du plus récent passage devant la CPTAQ de la Ville et de la Municipalité, de confirmer le maire de La Pocatière Sylvain Hudon. « On a travaillé un document argumentaire qui a été présenté il y a deux semaines à la Commission. J’espère qu’on a convaincu ceux qui y siègent », ajoute-t-il.
Lors d’une précédente demande de dézonage, Sylvain Hudon rappelle que celle-ci avait été refusée par la CPTAQ qui jugeait alors que ledit parc bioalimentaire pourrait très bien se concrétiser où se trouve le nouveau parc industriel Charles-Eugène-Bouchard, voisin de Bombardier, et dont la Ville préfère réserver l’usage à « l’industrie lourde. » Depuis, un premier terrain a trouvé preneur auprès de l’entreprise Location Progex inc. L’acte de vente doit d’ailleurs être signé incessamment.
En ce qui a trait au parc de l’Innovation, un seul terrain serait toujours disponible à la vente si la Ville fait abstraction de ceux qui ont déjà été réservés ou acquis par des entreprises qui y sont déjà installées.
« C’est, entre autres, ce que nous avons expliqué à la Commission. Si tout le bioalimentaire s’en va dans le parc Charles-Eugène-Bouchard, on va faire quoi dans deux ans s’il est plein à 80 %? Il va falloir recommencer à chercher des terrains disponibles à La Pocatière et retourner devant la CPTAQ demander des dérogations? On n’en finira plus », s’exclame Sylvain Hudon.
Opportunités en attente
De plus, les travaux d’agrandissement qui ont cours à l’heure actuelle au CDBQ sont une raison de plus pour le maire de La Pocatière de voir le futur parc bioalimentaire se réaliser dans ce secteur. « Il va y avoir de nouvelles opportunités en recherche ou en incubation d’entreprises qui vont découler de cet agrandissement. La création d’un parc bioalimentaire à proximité permettrait donc à certaines entreprises de migrer non loin du CDBQ lorsqu’elles seront prêtes, tout en maintenant un lien privilégié avec l’expertise en recherche qui s’y trouve », mentionne-t-il.
Autrement, si la CPTAQ demeure trop rigide dans l’application de sa loi sur la protection du territoire agricole, Sylvain Hudon craint que le développement futur du milieu pocatois et de la région en souffrent. « Notre noyau urbain est déjà très concentré et lorsqu’on enlève tout ce qu’il y en terres agricoles ou en cabourons, il ne reste pas beaucoup d’endroits où développer dans le milieu pocatois. Si on souhaite que le milieu rural ne soit pas qu’une carte postale, mais une carte postale animée sur le plan social et économique, il faut avoir les moyens de nos ambitions », conclut le maire.