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Paul Crête estime que le Bloc est plus pertinent que jamais

Paul Crête, Simon Bérubé, candidat à l’investiture bloquiste, et Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois. Photo tirée de Facebook.

Visiblement vexé à la période de questions du 20 février par le chef péquiste Paul Saint-Pierre Plamondon au sujet de l’immigration temporaire, le premier ministre Legault ne s’est pas gêné pour remettre en question l’utilité du Bloc québécois au Parlement canadien. « À quoi ça sert le Bloc québécois à Ottawa? Ça sert à quoi? Ça sert à quoi? », a-t-il répété au Salon bleu, à qui voulait l’entendre.

Contacté par Le Placoteux, l’ex-député bloquiste de la circonscription de 1993 à 2009, Paul Crête, estime que la présence du Bloc québécois à Ottawa est toujours de mise, surtout en raison de la récente montée du Parti québécois sur la scène provinciale. « La possibilité d’un référendum prochain sur l’indépendance du Québec est à portée de main, et dans ces circonstances, le Bloc québécois est plus pertinent que jamais. »

Qui plus est, Paul Crête soupçonne le premier ministre Legault d’être actuellement très nerveux, car selon l’ancien député, sa politique dite nationaliste autonomiste se heurte continuellement aux nombreux refus du gouvernement fédéral.

« Ce n’est pas l’utilité du Bloc québécois qu’il devrait remettre en question, mais bien ses propres politiques qui ne trouvent pas écho à Ottawa. C’est essentiellement un aveu d’échec pour lui. François Legault est comme un chien qui jappe fort, mais qui ne mord pas. Sa politique est définitivement un cul-de-sac, et l’unique façon de régler le problème de l’immigration, c’est de faire la souveraineté du Québec », a ajouté l’indépendantiste convaincu.

M. Crête croit également que la Coalition avenir Québec navigue présentement avec un puissant vent contraire, en raison de ses nombreux faux pas. L’arrivée possible de Denis Coderre à la tête du Parti libéral du Québec pourrait aussi considérablement nuire à la formation de François Legault car, dit-il, « il ne reste que des fédéralistes à la CAQ, puisque les indépendantistes sont massivement retournés au PQ ».

En effet, selon un récent sondage Léger, les troupes de Justin Trudeau ont l’appui d’une majorité d’électeurs caquistes, soit 42 % qui voteraient pour le PLC si des élections avaient lieu aujourd’hui, alors qu’en juin 2022, c’était 33 %. Le Parti conservateur du Canada récolte quant à lui 20 % (12 % en 2022) des intentions de vote auprès des votants caquistes. Le Bloc, qui était à 45 % des intentions de vote en 2022 auprès des électeurs de la CAQ, se trouve actuellement à 31 %.

Des parallèles avec Meech

L’ex-député bloquiste croit également que l’actuelle période politique au Québec ressemble à bien des égards à celle qui a suivi l’échec de l’accord constitutionnel du lac Meech au début des années 1990, qui avait provoqué, rappelons-le, un élan marqué pour le mouvement souverainiste.

« Une prochaine élection au fédéral, et ensuite une autre au Québec, avec une montée du Parti québécois et un possible troisième référendum sur l’indépendance du Québec, oui, l’époque ressemble beaucoup à celle que j’ai vécue lors de mon élection en 1993 », a conclu M. Crête.