La pénurie de logements ne semble pas avoir influé négativement sur le pouvoir attractif de Kamouraska-L’Islet, en cette période d’engouement pour la vie en région provoquée par la pandémie de COVID-19. Des craintes sont néanmoins présentes.
La MRC de L’Islet représente bien à elle seule les préoccupations liées à la pénurie de logements et les conséquences négatives sur l’attractivité de la région qu’elles pourraient occasionner. L’étude qu’elle a réalisée en 2019 sur cette question avait justement été commandée dans cet esprit, rappelle Sylvain Thiboutot, directeur du service de développement économique de la MRC.
« On accentuait nos efforts de marketing territorial pour bien vendre la région aux nouveaux arrivants et ce qu’on entendait à gauche et à droite c’était qu’il n’y avait pas de logements décents disponibles », rappelle-t-il.
Parmi les recommandations de l’étude, une suggérait la création d’un comité logement impliquant les 14 municipalités du territoire, comité qui a depuis été créé. Il planche actuellement sur un plan d’action dont un des éléments phares serait de trouver des incitatifs financiers à la construction d’immeubles à logements.
Une autre suggérait aux municipalités d’ajuster le zonage de certains terrains de sorte à y favoriser la construction d’immeubles à logements. Cette recommandation a d’ailleurs été appliquée à Saint-Jean-Port-Joli au sein de son nouveau développement domiciliaire de la rue Antoine-Picard où quelques terrains ont été réservés à cette fin. Encore récemment, le maire Normand Caron confirmait que des promoteurs sérieux souhaitaient y développer des projets.
Attractivité
Au Kamouraska, il n’a pas été porté à la connaissance de l’agente de mobilisation à l’immigration Julie-Christine Helas que la pénurie de logements est venue remettre en question des projets de migrations sur le territoire. L’agent Place aux jeunes chez Projektion 16-35, Louis Lahaye Roy, dit cependant que quelques personnes ont remis en question leur établissement faute d’avoir trouvé un logement au Kamouraska. Elles habitent néanmoins dans la région, dans des MRC voisines, mais elles travaillent au Kamouraska.
La mairesse de Saint-Joseph-de-Kamouraska Nancy St — Pierre remarque également que l’attractivité dont jouit son village depuis quelques années n’a pas été impactée par l’absence de logements à louer. La vigueur du marché immobilier au sein de sa municipalité — il n’y a aucune maison en vente actuellement à Saint-Joseph — lui permet même d’avancer que des logements se loueraient sûrement rapidement si un promoteur choisissait d’en développer. Des terrains sont d’ailleurs disponibles, dit-elle.
« Les maisons n’ont même plus le temps d’être affichées qu’elles sont vendues. C’était comme ça cet été, malgré des travaux sur la rue Principale. Des gens ont même acheté l’ancien bâtiment de la Caisse Desjardins qui abritait anciennement le bureau municipal et la bibliothèque. C’est sur un coin de rue avec peu de terrain, mais ça s’est vendu quand même et ils ont réaménagé l’ancienne portion caisse et bibliothèque en résidence. On dirait bien que les gens sont prêts à tout pour demeurer à Saint-Joseph », s’exclame-t-elle.