Pénurie de main-d’œuvre dans Kamouraska-L’Islet : les élus interpellés

Annoncée depuis plusieurs années, la pénurie de main-d’œuvre frappe de plein fouet la région de Kamouraska-L’Islet. Loin d’être insensibles à la situation, les élus se disent interpellés depuis maintenant quelques années.

Lorsqu’il était maire de La Pocatière, entre 2005 et 2009, le député fédéral de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup, Bernard Généreux, rappelle que la population de la ville tournait autour de 4500 habitants. Selon les données du dernier recensement de 2016, la population s’élèverait maintenant à 3928 habitants. « C’est l’équivalent de la municipalité de Saint-Onésime qui a disparu, seulement à La Pocatière », s’exclame-t-il.

Selon lui, cette réalité explique bien les problématiques que rencontrent aujourd’hui les entreprises de la région à la recherche de main-d’œuvre. « La population est vieillissante et on n’a pas fait suffisamment d’enfants. Il y a 15 ans, on disait qu’on frapperait un mur vers 2020, mais moi je dis qu’on est déjà rentré dedans », déclare-t-il.

Le préfet de la MRC de Kamouraska et vice-président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), Yvon Soucy, abonde dans le même sens. Cette pénurie était annoncée depuis plusieurs années et elle semble s’être produite plus rapidement que prévu. « Au début des années 2010, on disait qu’on aurait besoin d’environ 20 000 travailleurs au Bas-Saint-Laurent dans les prochaines années. On trouvait ça irréel à l’époque, car le taux de chômage était quand même élevé pour le Bas-du-Fleuve. Mais depuis deux ans, c’est comme si le mur avait été frappé. Il n’y a pas une semaine où on ne nous en parle pas », indique-t-il.

En mode solutions

Pendant que certaines entreprises mettent en veilleuse des projets de développement ou d’expansion faute de main-d’œuvre, les élus de la région essaient d’être imaginatifs et de trouver des solutions à ce problème qui afflige l’économie régionale.

Le printemps dernier, le député Bernard Généreux lançait sa tournée des entreprises après avoir ciblé cette problématique comme étant un des enjeux majeurs pour la région lors de la précédente élection fédérale. « J’ai visité 51 entreprises. À ce moment-là, on estimait qu’il y avait 1000 postes à pouvoir dans la région. Ce n’est pas rien », rappelle-t-il.

À la MRC de Kamouraska, une démarche de marketing territorial a été lancée conjointement avec Promotion Kamouraska, dans le but de mieux attirer, accueillir et retenir de futurs travailleurs. La MRC de L’Islet doit également emboîter le pas en 2018, selon Maryse Fleury, conseillère aux communications et au marketing territorial.

Toujours au Kamouraska, des missions économiques ont été réalisées à Montréal et Québec ces deux dernières années. Pour le député Généreux, pourtant favorable à ce genre d’initiative lors de la précédente campagne électorale fédérale, ce n’est peut-être pas la meilleure solution. « Les grandes villes ont aussi des problèmes de main-d’œuvre, c’est généralisé partout », dit-il.

Bernard Généreux croit que l’immigration peut représenter un apport intéressant, dans la mesure où les immigrants acceptent de quitter les grands centres urbains. « Le gouvernement fédéral veut accueillir 300 000 immigrants par année d’ici trois ans. C’est près d’un million de personnes. Il y a une opportunité là », concluait-il.