Aux grands maux les grands moyens. À défaut de dénicher des cuisiniers dans la région, Damien Charest a décidé de se tourner vers l’étranger pour combler son besoin de main-d’œuvre. Si tout se passe bien, deux Dominicains doivent commencer à travailler au Restaurant Opéra d’ici la fin de l’automne.
Ce n’est pas à défaut d’avoir cherché dans la région, ou de ne pas offrir de bonnes conditions de travail. Les cuisiniers se font rares dans Kamouraska-L’Islet et Damien Charest ne peut plus attendre. Son restaurant roule à plein régime et il prévoit que sa clientèle continuera d’augmenter prochainement. Même s’il emploie 42 personnes, ça ne suffit pas. « Tout est fait maison à L’Opéra. De la fondue parmesan au poulet, en passant par les sauces. La seule chose qu’on ne fait pas, ce sont des oignons français », précisait-il.
S’il désire maintenir cette qualité, Damien Charest a besoin de cuisiniers expérimentés. Grâce à sa conjointe, originaire de la République dominicaine, il a recruté deux chefs cuisiniers dominicains qui évoluent actuellement dans de gros hôtels. « Si on n’a pas de problème avec l’immigration, ils doivent arriver pour novembre », indiquait-il.
Un défi de taille pour une petite entreprise comme la sienne. « Ça va demander des ajustements en cuisine, c’est sûr. Ils ne parleront pas français! Ma conjointe est en train de traduire tout le menu en espagnol et on va devoir fonctionner avec des images un moment, le temps qu’ils s’habituent, qu’ils apprennent le français et que les autres membres de l’équipe puissent communiquer avec eux », de mentionner Damien.
« Ça va demander des ajustements en cuisine, c’est sûr. Ils ne parleront pas français! Ma conjointe est en train de traduire tout le menu en espagnol et on va devoir fonctionner avec des images un moment, le temps qu’ils s’habituent, qu’ils apprennent le français et que les autres membres de l’équipe puissent communiquer avec eux. » – Damien Charest
Coup de dés
Même s’il n’avait plus le choix de se tourner vers cette option, Damien Charest reconnaît que toute l’opération demeure un coup de dés. « Est-ce qu’ils vont se plaire au Québec? Est-ce qu’ils vont aimer cuisiner la bouffe de chez nous? Ça reste à voir. »
En attendant, le restaurateur avoue avoir déjà dépensé une somme d’argent substantielle dans cette opération, avant même de savoir si les deux chefs pourront réellement venir travailler chez lui. Il comprend que de petites entreprises comme la sienne, qui ont des besoins similaires, mais pas les ressources financières nécessaires, choisissent plutôt de ne pas aller de l’avant. Pour cette raison, il entend bien faire bénéficier de son expérience à d’autres collègues restaurateurs de la région, s’il réussit l’accueil de ces deux Dominicains. « C’est un processus long et complexe et les petites entreprises n’ont pas de soutien », a-t-il déploré.