Le titre porte à croire qu’il s’agit d’un recueil de nouvelles invitant à prendre le large. Ne vous méprenez pas, Poussière de route se présente plutôt comme une série de courts-métrages, tantôt librement inspirés du vécu de Pierre Landry, tantôt simplement tirés de l’imaginaire de l’auteur.
« Écrire un roman, c’est comme avoir une épouse. Écrire des nouvelles, c’est plutôt avoir des maîtresses, mentionne Pierre Landry, reprenant ainsi des mots entendus à une certaine époque. Quand on est fatigué du roman, on pousse une nouvelle ici et là », poursuit-il, précisant du même coup l’image.
L’auteur de Saint-Alexandre-de-Kamouraska avait déjà présenté quelques « maîtresses » dans les années 90 au sein de ses recueils Prescriptions et Intraveineuses. Il a finalement mis une vingtaine d’années à revenir à ce genre littéraire, si l’on considère qu’il travaille à Poussière de route depuis quatre ou cinq ans.
Dans ce nouveau recueil, l’auteur y va d’une approche plus personnelle que ce qu’il avait pondu antérieurement, même s’il a laissé libre cours à son imagination dans l’essentiel des histoires. Le titre, quant à lui, est tiré d’une discussion entre deux personnages d’une des nouvelles phares du recueil qui devait à l’origine faire l’objet d’un roman, il y a plusieurs décennies de cela.
« Je n’aimais pas la tournure que le livre prenait, mais j’aimais bien le paragraphe qui lançait l’histoire et que j’ai repris. »
Dans cette nouvelle campée à la fin des années 60, un « ti-cul » d’une vingtaine d’années, comme le surnomme Pierre Landry, se lance dans un voyage sur le pouce vers Percé. En route, un père de famille bien rangé de l’époque décide d’embarquer ce jeune rêveur en quête de liberté dans sa Chevrolet » 69, par une nuit d’orage. C’est lui qui finit par pousser l’expression Poussière de route, indique Pierre Landry, en référence aux années qui passent comme la poussière qui s’accumule.
« Il y a peut-être trois ou quatre nouvelles comme celle-là qu’on pourrait qualifier d’histoires de “road trip”, mais ce n’est pas le liant du recueil. Les contextes particuliers, les personnages typés, c’est plus ça qui est mis en lumière », résume l’auteur.
Plusieurs de ces nouvelles se déroulent même sur la Côte-du-Sud, à Rivière-du-Loup ou en Gaspésie, ce qui ne surprend pas de la part d’un auteur qui a adopté la région il y a déjà plusieurs années et qui s’y est intéressé à plusieurs reprises par le passé. Entre 2005 et 2017, ce n’est pas moins de huit titres que ce Saguenéen d’origine a publiés concernant l’histoire régionale aux Éditions Trois-Pistoles.
Poussière de route est paru le 21 avril dernier aux Éditions du couchant. Le livre est disponible à la Librairie L’Option de La Pocatière et à la boutique Le fil bleu de Kamouraska.