Le Cégep de La Pocatière affirme toujours ne pas comprendre le refus du gouvernement de compléter le financement du projet de 11,9 millions $ visant la réfection de sa piscine. L’établissement d’enseignement jure avoir tout fait selon les règles de l’art, même si, avec toute la bonne volonté du monde, certaines règles ont pu avoir été mal interprétées lors de la préparation des documents.
Le Placoteux a pris connaissance du Programme d’aide financière pour les infrastructures récréatives, sportives et de plein air (PAFIRSPA). On y lit noir sur blanc que le maximum de l’aide financière pouvant être accordée à un projet est de 66 % des coûts totaux. C’est donc dire qu’une participation externe a toujours été essentielle pour l’obtention de la subvention. Cela semble clair et simple, mais ça ne l’est pas pour autant.
Esther Chouinard, de la Direction des communications du ministère de l’Enseignement supérieur, confirme que l’aide maximale provenant du PAFIRSPA est bel et bien de 66 % des coûts admissibles. Elle ajoute aussi qu’il est indiqué plus loin que le cumul des aides gouvernementales peut atteindre 100 % des dépenses admissibles pour les organismes scolaires.
C’est précisément ce à quoi s’est fié le Cégep pour conclure qu’avec le cumul, son montage financier était correct. « Lors de la préparation de notre demande, nous avons travaillé avec un analyste du Ministère, justement pour nous assurer que tout était conforme », note Frédéric Busseau.
Mme Chouinard ajoute que l’article 16.4 des règles et normes du PAFIRPSA prévoit que la collaboration avec des partenaires du milieu fait partie des critères d’évaluation pris en compte lors de l’analyse d’une demande. « Il ne s’agit pas d’un critère d’admissibilité, mais bien d’évaluation de la demande. Cette collaboration peut prendre différentes formes, et n’est pas nécessairement financière. »
« On nous a toujours dit que tout ce qui était présenté dans notre demande était conforme. Notre dossier était prioritaire, sur le dessus de la pile, et on nous encourageait à poursuivre nos démarches. Tous les indicateurs ont toujours été au vert, poursuit M. Busseau. Pourquoi n’est-ce que lors du refus du PAFIRSPA qu’on nous a parlé d’une levée de fonds dans le milieu pour ramasser les 5,2 millions $ manquants? Nous avons qualifié cette demande d’utopie, compte tenu de l’ampleur du manque à gagner, et de l’urgence de la situation », précise M. Busseau.
En entrevue à Radio-Canada, le directeur général Steve Gignac a affirmé que son organisation tente de revoir les coûts de la réfection de la piscine. Il espère ainsi que Québec pourrait revenir sur sa décision, ajoutant toutefois qu’évidemment, « plus on va attendre, plus ça va augmenter ».
Beaucoup d’appelés…
Esther Chouinard rappelle que ce programme a reçu des demandes totalisant 2,7 milliards $, alors que l’enveloppe disponible ne s’élevait qu’à 300 millions. « Nous comprenons qu’il y a des contraintes budgétaires, mais nous avons suivi toutes les directives. C’est décevant de voir qu’un projet prioritaire, soutenu par le Ministère pendant des mois, peut être rejeté pour des raisons qui ne nous avaient jamais été mentionnées auparavant », dit M. Busseau.
Aurait-on même clairement prévenu le Cégep de l’obligation tacite de combler un éventuel manque à gagner aussi important, avant ou pendant le processus, que l’établissement d’enseignement en serait probablement au même point : chercher des millions $ dans le milieu.
Toutefois, les propos de la responsable des relations de presse à la Direction des communications du MES — à savoir que le soutien du milieu pourrait prendre d’autres formes qu’une participation financière —, pourraient amener un souffle nouveau à la façon dont se manifestera l’appui populaire au projet. Mais critère d’évaluation ou d’admissibilité, la décision ultime reviendra au gouvernement.
Le comité Facebook Sauvons notre piscine, qui compte 2800 membres, tiendra une manifestation le samedi 19 octobre de 10 h 30 à midi, devant le Cégep de La Pocatière.