Placotons… Le Parti conservateur est celui qui a amassé le plus d’argent dans Côte-du-Sud

Photo : Unsplash.com

Radio-Canada a fait tout un travail de moine qui vient faire ressortir ce que l’on ressent déjà sur le terrain. Le Parti conservateur du Québec fait de plus en plus sa place dans Côte-du-Sud, particulièrement dans l’ouest du territoire.

Il est toujours difficile pour les journalistes d’analyser les projections de vote lorsque des sondages conventionnels ne sont pas disponibles. En effet, on navigue à l’aveugle avec des sondages seulement nationaux. Seul le site qc125 permet de se faire une tête, même si le modèle est un simulateur d’élections qui utilise les sondages de firmes professionnelles et les tendances électorales des dernières décennies pour avancer des possibilités dont la marge d’erreur est tout même à prendre en considération.

Ainsi, l’idée de Radio-Canada de comparer le financement politique de 2018 versus 2022 pour chacun des partis dans la région mérite d’être saluée et décortiquée. En effet, s’il ne s’agit pas d’un sondage à proprement parler, les contributions financières représentent un des éléments à prendre en compte pour connaître l’humeur des électeurs.

Et l’humeur des électeurs est claire. Le Parti conservateur ne passe pas inaperçu.

De 200 $ en contributions politiques en 2018, le parti a amassé 9720 $ en 2022, soit plus d’argent que tous les partis, même la CAQ. Dans ce dernier cas, le financement politique est passé de 12 100 $ en 2018 à 8185 $ en 2022.

Il ressort également de ce portrait une claque au visage du Parti libéral, tel qu’on peut le sentir dans les régions du Québec. Il y a quatre ans, 7625 $ avaient été réunis, contre 1799 $ en 2022, le pire des cinq principaux partis dans Côte-du-Sud.

Québec solidaire demeure dans l’équilibre avec 3853 $ cette année comparativement à 4172 $ il y a quatre ans. Le Parti québécois encaisse aussi toute une droite, comme le Parti libéral, avec 4660 $ cette année versus 12 535 $ lors de la dernière élection.

Si en général les électeurs donnent moins d’argent aux machines politiques cette année, reste que la tarte est évocatrice.

L’emplacement de Côte-du-Sud à proximité des forces conservatrices y est pour beaucoup. Le candidat Frédéric Poulin, qui a annoncé ses couleurs rapidement, s’en tire plutôt bien. La dérape de Marie-Eve Proulx jusqu’à son désistement semble aussi avoir servi les conservateurs. On peut même se demander si la baisse de financement pour la CAQ dans la région pourrait être attribuable à l’incertitude entourant la députée sortante. Sinon, trop tard pour Mathieu Rivest d’essayer de récupérer de ce côté.

Le Parti conservateur mène aussi une bonne campagne jusqu’à présent dans Côte-du-Sud, étant toujours prêt à réagir à tous les soubresauts de l’actualité. En fait, le candidat Poulin est le seul à régionaliser pratiquement 100 % de ses réactions et annonces, alors que les autres partis se collent beaucoup aux annonces de leurs chefs, tout en menant campagne sur le terrain.

Reste que le parti qui amasse le plus d’argent n’est pas nécessairement celui qui sera élu. La preuve, en 2018, le Parti québécois était le plus riche dans Côte-du-Sud mais n’a pas fait le poids devant la CAQ. Mais on ne peut ignorer tout ce que la machine conservatrice a mis en place dans la région.

Ainsi cette élection risque d’être révélatrice. Une lutte à deux se dessine. Mais il n’en demeure pas moins que la popularité de la CAQ et de son chef est indéniable pour la majorité plus silencieuse. Un sage m’a dit que les électeurs devant l’urne votent à plus de 80 % du temps pour un parti, et non pour un candidat local. Ce n’est donc qu’à ce moment qu’on saura quel député prendra les commandes de Côte-du-Sud.

Ah ! Et pour les curieux… Selon qc125, en date du 7 septembre, la CAQ resterait au pouvoir dans Côte-du-Sud avec 44 % des voix (+/- 8 %), suivie du Parti conservateur avec 30 % (+/- 7 %).