Plus de nouveaux Airbnb à Saint-André-de-Kamouraska

Gervais Darisse Photo : Archives Le Placoteux

Il y a plusieurs Airbnb à Saint-André-de-Kamouraska. Considérant la grandeur de la municipalité, et la crainte de la voir devenir un village-dortoir qui hiberne en hiver et s’éveille en été avec une vague de touristes, les élus ont décidé d’interdire toute vente de propriété qui offrirait des locations touristiques.

« Nous avons constaté que plein de gens de l’extérieur achetaient des maisons à Saint-André, mais n’avaient pas l’intention d’y habiter. Ils ne voulaient que les gérer à distance en attendant que leur valeur double, pour les revendre ensuite. C’est à ce moment que nous avons décidé de légiférer. Le règlement a été adopté à l’automne 2020 », confie le maire Gervais Darisse, ajoutant que l’un de ces propriétaires s’est rendu à une séance du conseil récemment.

« Il nous demandait de nous assurer que la municipalité serait propre, les aboiteaux bien entretenus, les rosiers bien taillés, afin qu’il puisse continuer d’offrir sa propriété dans un environnement de qualité à ses clients. Nous le faisons déjà. Pas pour les touristes, mais pour nous. Et nous voulons conserver ce que nous avons. C’est pour cela que nous avons adopté le règlement 240, qui interdit l’érection ou la vente d’un bâtiment qui servira à des fins de location touristique. »

Les Airbnb qui sont déjà sur place et en fonction peuvent poursuivre leurs activités, jouissant d’un droit acquis, mais il n’y en aura pas d’autres. « Nous nous sommes assurés que tous ceux qui sont ici sont enregistrés à la Commission de l’industrie touristique à Montréal. Ceux qui ne l’étaient pas ont perdu leurs droits », poursuit le maire.

Saint-André compte une population de 675 personnes « Le village a des demandes pour faire partie de l’Association des plus beaux villages du Québec, raison de plus pour protéger nos acquis des envahisseurs de l’extérieur. Malheureusement, les maisons, surtout en bordure du fleuve, sont très chères, et on sait très bien que ce qui fait la vitalité d’une communauté, ce sont les jeunes. Notre population n’est pas riche. Il y a quelques terrains à vendre, mais ce ne sont pas des terrains à 100 000 $. C’est malheureux, mais c’est ça. »

Le maire indique qu’il lui est de toute manière impossible d’encourager les gens à se construire, comme le font d’autres municipalités. « Ce serait merveilleux, mais à Saint-André, nous avons zéro possibilité d’expansion. Nous sommes pris entre l’interdiction de construire parce que nous sommes en zone inondable, d’un côté, et de l’autre la Commission de protection du territoire agricole. »

Le DEP du village

D’autre part, concernant la fermeture du seul dépanneur du village, le maire soutient que la situation géographique du commerce n’a pas aidé. « Ce n’est pas parce que les propriétaires n’ont pas essayé. Nous avons quelques employeurs importants ici à Saint-André, mais beaucoup de nos citoyens travaillent à Rivière-du-Loup ou à La Pocatière, et passent devant des magasins à grande surface. Si tous nos gens qui travaillent à l’extérieur étaient passés devant le dépanneur, il n’aurait pas fermé. À Sainte-Hélène, avec une population similaire, ils ont une épicerie qui fonctionne très bien, parce que tout le monde passe devant et s’y arrête. Nous, la majeure partie de notre population doit faire un détour pour venir dans le village. Il est là, le problème », conclut le maire.