Pompier à 16 ans

Charles Hudon a 16 ans et habite Rivière-Ouelle. Contrairement à ses amis du même âge, il ne travaille pas dans un commerce de détail ou une chaîne de restauration rapide. Lorsqu’il n’est pas sur les bancs d’école et qu’il est disponible, il intervient sur des feux avec la Régie intermunicipale en protection incendie du Kamouraska Ouest, faisant de lui le plus jeune pompier de la MRC et sûrement un des plus jeunes au Québec.

Peut-être parce qu’il accompagnait son père Richard Hudon à l’occasion à la caserne depuis son tout jeune âge, ou tout simplement parce que c’est dans ses gênes, mais l’envie de devenir pompier volontaire est un rêve avec lequel Charles jongle depuis maintenant un bon moment. « Mes amis trouvaient ça drôle au début. Ils ne croyaient pas que je le ferais aussi jeune », de raconter le principal intéressé.

Parce qu’être pompier à 16 ans est plutôt inhabituel. De telle sorte que le directeur de la Régie intermunicipale en protection incendie du Kamouraska Ouest, Christian Gagnon, a dû faire ses devoirs avant d’accepter Charles dans sa brigade. « J’ai fait mes recherches. Je ne voulais rien lui promettre. J’ai vérifié auprès de l’École nationale des pompiers s’il pouvait suivre la formation. Tout ce que ça nécessite, c’est une autorisation signée des parents », expliquait-il.

Une autorisation que le père et la mère de Charles n’ont pas hésité à signer. « On n’a pas essayé de le décourager. La formation de pompier, c’est quelque chose qui nous apporte beaucoup de connaissances. Il va ressortir de sa formation avec un bon bagage d’informations qu’il pourra utiliser au quotidien », d’indiquer fièrement Richard Hudon.

« Mes amis trouvaient ça drôle au début. Ils ne croyaient pas que je le ferais aussi jeune. » – Charles Hudon

Deux ans de formation

Débutée il y a un mois, la formation « Pompier 1 » de Charles représente un total de 385 h. Il doit la compléter au cours des deux prochaines années. Il aura alors atteint la majorité. En attendant, il peut intervenir sur les lieux d’un incendie avec la brigade de la Régie Kamouraska Ouest, mais seulement à l’extérieur. « Il peut aider pour les boyaux d’arrosage par exemple, mais il ne peut pas combattre un feu de l’intérieur. Ce sont les mêmes règles pour tous ceux qui n’ont pas l’accréditation “Pompier 1” », de préciser Christian Gagnon. Néanmoins, Charles a déjà son équipement et il est déjà considéré comme salarié au sein de la Régie Kamouraska Ouest, et cela, même s’il n’a toujours pas participé à une « vraie » intervention.

Actuellement finissant à l’École polyvalente de La Pocatière, Charles veut poursuivre ses études à l’ITA de La Pocatière au cours des trois prochaines années, ce qui limitera ses possibilités d’intervention. « C’était clair pour nous que lorsqu’il est à l’école, il n’a pas son téléavertisseur avec lui », de déclarer Christian Gagnon. Autrement, le directeur assure que Charles n’aura pas droit à des traitements de faveur lors d’une intervention, malgré son jeune âge. « Ça demande de la maturité pour faire partie d’une brigade de pompiers. Lui, il l’a et il est sur le même pied d’égalité que les autres » ajoutait-il.

En attendant d’intervenir sur un premier incendie, Charles Hudon profite de l’esprit de camaraderie qui règne entre les pompiers de la caserne de Rivière-Ouelle, à laquelle il est rattaché, et dit ne pas être intimidé par ses collègues qui sont beaucoup plus vieux et expérimentés. « En fait, j’aime beaucoup l’équipe et l’ambiance de travail. C’est un beau métier. L’entraide entre nous, c’est ce qui me plaît le plus », concluait-il.