Depuis deux ans, les adolescents souffriraient de plus en plus d’anxiété et de problèmes de santé mentale. Ils sont plus souvent sur leurs écrans et font moins de sport.
Si les problèmes d’anxiété chez les jeunes sont connus, ils ont été amplifiés par la pandémie et l’isolement. Selon une étude de l’Université de Sherbrooke conduite à l’hiver 2021, près d’un jeune sur deux souffrirait de symptômes liés au trouble d’anxiété généralisée ou de dépression majeure.
« La pandémie a eu des effets encore plus grands sur cette tranche d’âge, alors que les jeunes ont besoin de socialiser », résume Mélanie Boucher, directrice générale de la Fondation Jeunes en Tête. L’organisation a rencontré plusieurs jeunes au Québec, dont quelques centaines dans le Bas-Saint-Laurent pour agir en prévention, en matière de santé mentale.
« Le but est de les aider à bien comprendre les signes d’une dépression, par exemple, pour soi-même ou pour ses amis. Leur montrer comment aller chercher de l’aide. Bref, leur apprendre à prendre soin de leur santé mentale et agir en prévention à la base », ajoute-t-elle.
Sachant les difficultés à avoir accès à de l’aide d’un psychologue ou d’un psychiatre présentement, ce travail en amont semble primordial, surtout à cet âge. Elle a du mal à penser qu’il y a des temps d’attente jusqu’à 18 mois dans certains endroits du Québec, ce qui est énorme dans la vie d’un adolescent.
Aussi, il a été remarqué cet hiver que si la COVID amenait un taux d’absence remarqué dans les classes, l’anxiété également. Plusieurs jeunes n’arrivaient pas à se rendre à l’école en raison de symptômes liés à l’anxiété.
« Il faut entretenir leurs muscles de socialisation. On a un peu perdu nos réflexes. Ce sont des habitudes de vie qu’on a perdues depuis deux ans. Il faut redonner le courage à nos jeunes de reprendre la socialisation, ils en ont besoin, c’est primordial dans le développement de leur cerveau », dit Mélanie Boucher.
En région
Ce qui est mentionné par la Fondation Jeunes en tête est constaté sur le terrain chez Tandem-Jeunesse à La Pocatière. Les services sont très sollicités et on ne compte plus de périodes creuses.
« On l’a vu au niveau des troubles anxieux. Les jeunes ne sont pas si faciles à sortir. Pour les plus à risque, l’isolement est devenu une zone de confort », dit la directrice Karina Fleury. Elle a pu remarquer que lors de l’organisation d’activités en présence, la mobilisation était plus difficile.