La Côte-du-Sud est à n’en pas douter une pépinière de missionnaires colonisateurs. Ces prêtres étaient de véritables entrepreneurs puisqu’ils se chargeaient d’explorer certaines régions du Québec et de l’Ontario et de choisir des lieux pour y établir des sud-côtois. Autrement, ces derniers auraient quitté la province pour gagner les filatures de la Nouvelle-Angleterre.
Le premier à promouvoir la colonisation est le directeur du Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Nicolas-Tolentin Hébert (1810-1888). Avec d’autres prêtres, il fonde en 1848 l’Association des comtés de L’Islet et de Kamouraska pour coloniser le Saguenay. On lui doit un certain nombre de réalisations, notamment l’ouverture d’une route régionale entre le Haut-Saguenay et le lac Saint-Jean. Il a donné son nom à la municipalité d’Hébertville.
Natif de Saint-André de Kamouraska, le père Charles-Alfred-Marie Paradis (1848-1926) a pour sa part marqué l’histoire de la colonisation au Témiscamingue, dans le nord de la Vallée de Gatineau et dans le district de Nipissing en Ontario entre North Bay et Temagami. Sa contribution est restée longtemps dans l’ombre. Mais elle a fait récemment l’objet d’un livre par Danièle Lacasse et Bruce Hodgins.
Originaire de L’Islet, Ivanhoë Caron (1875-1941) est nommé missionnaire-colonisateur par le gouvernement de Lomer Gouin et entreprend la colonisation de l’Abitibi-Témiscamingue entre 1912 et 1926. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des pères de la colonisation canadienne-française sur le territoire de l’Abitibi.
À l’époque, Caron donnait des conférences sur le parvis des églises de la Côte-du-Sud. Grâce à ses conférences, ses brochures de colonisation et ses articles dans diverses revues, Caron réussit à recruter plus de 200 habitants provenant de la Côte-du-Sud. On estime à plus de 10 000 le nombre de personnes qu’il recrute pour l’Abitibi. Entre 1912 et1924, il réalise une quinzaine d’excursions de colonisation à partir de la gare de Québec. Un voyage long et pénible qui passait par North Bay en Ontario les attendait. Enfin, mentionnons le rôle du prêtre cinéaste Maurice Proulx, lequel a contribué dans les années 1930 à promouvoir la colonisation de l’Abitibi.
Collaboration spéciale : Yves Hébert.