Alors que les agents de prévention en toxicomanie visitaient les jeunes dans les écoles le plus souvent possible, mais plus de façon plutôt aléatoire, désormais ils le font au minimum deux fois par année, dans le cadre d’un programme plus stable.
Depuis le début de la présente année scolaire, le programme mis en place par le gouvernement permet, dans la région, aux agents de prévention de La Montée d’aller jaser avec les jeunes du secondaire et répondre à leurs questions, deux fois par année. Ainsi, un jeune du secondaire les rencontrera au moins dix fois durant leur parcours pour aborder les sujets des drogues, incluant l’alcool. Les agents donnent donc des ateliers dans les écoles secondaires et assurent également une présence hebdomadaire dans les différentes écoles pour être avec les jeunes dans leur milieu.
« Il y a des ateliers avec des thèmes. Exemple, en 1re secondaire, on parle plus d’habiletés sociales et de résolutions de problème, alors qu’en 3e secondaire, on parle d’alcool et de cannabis. On va plus loin en 4e et 5e secomdaire en parlant des risques associés à la consommation tout en ayant l’idée de repousser la première consommation le plus tard possible » explique Camille Durand, agente de prévention en toxicomanie à La Montée. Il y a des façons de parler de consommation pour ne pas la banaliser tout en étant honnête sur les effets. »
Les ateliers sont préparés d’avance, mais s’adaptent aux discussions avec les jeunes. « Le but est qu’ils soient à l’aise de poser des questions, sans jugement », ajoute Camille Durand. Plusieurs ont des interrogations parfois sur la consommation de leurs parents ou la leur. Des suivis personnalisés peuvent être organisés, selon leurs demandes ou parfois ceux qui posent plus de questions peuvent être invités à aller plus loin en privé, si besoin est.
« On est vraiment en complément des discussions qu’ils ont avec leurs parents. Certains ne sont pas à l’aise d’en jaser avec leurs parents et vice versa. Des parents nous disent qu’ils ne veulent pas leur faire la morale ou ne savent pas comment les aborder. Nous, on a la théorie et l’expérience », poursuit l’agente.
Comme l’indiquent la plupart des spécialistes, le support des parents est essentiel, à commencer par leurs propres habitudes de consommation qui représentent le modèle des enfants. « Si on voit notre parent prendre de l’alcool pour passer à travers un moment difficile, c’est sûr que ça peut être tentant pour le jeune. » Certains parents font le choix d’encadrer les premières consommations de leurs enfants en achetant l’alcool pour eux, ce qui permet d’en assurer la qualité et la quantité. Être ouvert à la discussion sans être moralisateur est le plus important, estime-t-on.
Par ailleurs, si les statistiques en matière d’âge et de première consommation n’ont pas grandement changé, on observe plutôt une augmentation de l’usage abusif du cellulaire, du vapotage et de la consommation abusive d’alcool.