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Qui décide pour nos soins de proximité ?

Dre Marie-Eve O’Reilly-Fromentin et Jean Martin. Photo : Archives Le Placoteux

La lutte au déficit dans le réseau de la santé et des services sociaux pèse de plus en plus lourd sur l’avenir immédiat des soins de santé et des services sociaux au Kamouraska. Malgré les commentaires se voulant rassurants de la part du CISSS-du-Bas-Saint-Laurent, le comité Mes soins restent ici constate des reculs importants au niveau de la gestion locale des installations kamouraskoises.

Après avoir soulevé en mars des inquiétudes sérieuses devant l’abolition du poste de gestionnaire local (directeur adjoint exécutif) pour le Kamouraska, le comité se désole de constater que les installations locales relèveraient maintenant d’un nouveau gestionnaire sous-régional dédié à tout le pôle ouest du territoire (englobant le Témiscouata, les Basques et Rivière-du-Loup). « Il n’y a donc plus de gestionnaire local ayant à cœur le devenir de notre région en particulier », évoque avec déception le président Jean Martin.

Entre-temps les situations problématiques continuent d’inquiéter les membres du comité Mes soins restent ici, comme la fin annoncée de la visite des pneumologues de Lévis, et le refus de solliciter au gouvernement un quatrième poste en médecine interne au Kamouraska, « Pourtant, des avis favorables avaient été émis par le département de médecine interne du pôle ouest du Bas-Saint-Laurent, et une candidate avait même manifesté de l’intérêt à venir s’établir dans notre région », souligne Dre Marie-Ève Fromentin.

On déplore aussi le retard dans l’octroi de neuf lits subventionnés en ressource intermédiaire, à la suite de la fermeture d’une résidence pour personnes âgées à Saint-Philippe-de-Néri. « Cette fermeture, rappelle Dre Fromentin, est pourtant en vigueur depuis plus d’un an. Alors qu’il subsiste une pénurie de ressources pour les aînés de la région, ces places n’ont toujours pas été accordées. »

Jean Martin signale que « non seulement le niveau de couverture de la part de spécialistes n’a toujours pas retrouvé celui d’avant l’ère Barrette, mais de nombreux indices portent à croire que la situation a recommencé à se dégrader dans la capacité à desservir la population de notre milieu. »

Malgré les progrès encourageants constatés lors du premier mandat de l’ère caquiste, le comité Mes soins restent ici se montre de plus en plus inquiet face à la tournure récente des événements. Le président Martin s’inquiète devant le fait que « la situation de vulnérabilité de nos ressources locales soulève le risque de basculer à nouveau dans une zone de ruptures de services. Voilà donc pourquoi nous souhaitons vivement le retour à une gestion locale capable d’entraîner des décisions en cohérence avec les besoins du milieu kamouraskois. »

Le comité Mes soins restent ici tient à saluer l’engagement du personnel en place dans les différentes installations — infirmières, techniciens de laboratoire, médecins, et tous les autres. Aux dires de Dre Fromentin, « sans le professionnalisme de ces intervenants, les patients ressentiraient encore plus lourdement les effets négatifs d’une gestion qui semble les oublier. »

Créé en mai 2017, le comité Mes soins restent ici est issu d’une mobilisation citoyenne préoccupée de conserver ses soins de proximité. Le comité multiplie depuis ce temps des représentations politiques et des interventions publiques afin de rétablir le niveau de soins et de services de proximité requis pour la population du Kamouraska.

Source : Comité Mes soins restent ici