De plus en plus en demande auprès des gens qui souffrent de la maladie cœliaque ou qui adoptent un régime sans gluten par choix, le quinoa, cette plante qui pousse principalement en Amérique du Sud pourrait bientôt être cultivée à grande échelle au Québec, plus précisément dans la région du Bas-Saint-Laurent. Et il semblerait qu’elle ait trouvé un climat parfait pour sa croissance à La Pocatière.
C’est notamment au CDBQ que le Club de gestion des sols du Témiscouata a expérimenté la culture du quinoa dans la région de La Pocatière, depuis 2015. Deux autres sites ailleurs au Bas-Saint-Laurent, Causapscal et Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup, ont également accueilli cette expérimentation. « Le projet de recherche avait pour but d’identifier les variétés qui offrent le plus de potentiel de rendement, mais également les paramètres agronomiques à mettre en application pour remporter du succès avec la culture de la plante », d’indiquer Mme Lise Dubé, agronome au Club de gestion des sols du Témiscouata.
Pour ce faire, une culture en microparcelles a été réalisée en 2015 et 2016 dans les champs du CDBQ pour finalement en venir à un champ d’une superficie d’un hectare en 2017. Selon Mme Dubé, l’expérimentation doit se poursuivre à l’été 2018 à La Pocatière. « Les résultats sont excellents. La plante est venue à maturité et on a pu la récolter. On a fait vérifier la qualité auprès de l’acheteur et ça répond à ses critères », ajoutait-elle.
Les résultats sont excellents. La plante est venue à maturité et on a pu la récolter. On a fait vérifier la qualité auprès de l’acheteur et ça répond à ses critères.
Plante d’Amérique du Sud
Originaire d’Amérique du Sud, le quinoa est une céréale riche en fer et en protéines et faible en lipides. Il est cultivé principalement sur les hauts plateaux de la Bolivie et du Pérou, en Amérique du Sud. « À eux seuls, ces deux pays produisent entre 80 à 90 % du quinoa à l’échelle mondiale », de mentionner l’agronome.
Au Canada, la plante est cultivée dans le nord de l’Ontario et dans d’autres provinces de l’Ouest canadien. Au Québec, sa présence reste encore marginale, mais les conditions climatiques du Bas-Saint-Laurent semblent être idéales à sa culture, en raison de températures plus fraîches. « On a coordonné un réseau provincial où on expérimentait la culture du quinoa dans neuf régions du Québec et c’est au Bas-Saint-Laurent que la plante répond le mieux. Dans d’autres régions, certaines n’ont pas pu récolter », de préciser Lise Dubé.
Commercialisation
Avec une demande sans cesse croissante à l’échelle internationale pour le quinoa, Lise Dubé reconnaît qu’il y a actuellement un marché intéressant à investir pour les producteurs du Bas-Saint-Laurent. « C’est une culture qui peut permettre de diversifier les revenus des producteurs de la région et de valoriser leurs fonds de terrain. »
D’ailleurs, selon la simulation économique de l’étude, le rendement d’un hectare serait estimé à plus de 900 $. De plus, selon Mme Dubé, un des partenaires de l’étude, l’entreprise GoGo Quinoa, qui s’est déjà portée acquéreur du quinoa produit en sol bas-laurentien, serait même intéressée à en acheter davantage auprès de producteurs québécois. « C’est très stimulant à savoir pour les producteurs qui peuvent se questionner sur les débouchés, si jamais ils décidaient de se lancer là-dedans », concluait-elle.