Les intentions d’Alstom pour l’usine Bombardier de La Pocatière demeurent encore inconnues. Rappelons que les actionnaires de la multinationale française ont approuvé l’ensemble des résolutions qui leur ont été présentées en assemblées le 29 octobre dernier.
Deux jours après l’approbation de cette acquisition, Radio-Canada rapportait qu’Alstom s’engageait à mettre en place un centre de recherche et à bonifier la production à l’usine de La Pocatière, ce qui n’a pas été confirmé, ni même détaillé, par le responsable des communications de l’entreprise au Canada, Adrien Vernhes, lorsque questionné à cet effet par Le Placoteux.
« Le projet est toujours soumis à l’approbation de plusieurs autorités régulatrices en matière de droits de la concurrence dans le monde. Ainsi, les deux entreprises restent aujourd’hui concurrentes avant la finalisation (ou “clôture”) de l’opération attendue au premier trimestre 2021. C’est pourquoi, avant cette clôture potentielle, je ne peux aujourd’hui vous donner de plus amples détails sur la future organisation et les futurs projets d’Alstom après l’acquisition de Bombardier Transport », a-t-il écrit par courriel.
M. Vernhes a toutefois rappelé que l’acquisition de Bombardier Transport permettra à Alstom d’accélérer sa feuille de route stratégique en bénéficiant « de technologies additionnelles de pointe et de ressources complémentaires en R&D, lui permettant de consolider son avance en matière d’innovation dans le domaine des solutions de mobilité durable ».
Rien n’indique toutefois qu’un centre de recherche sera mis en place à La Pocatière, ni même que d’éventuels contrats actuellement dans le carnet de commandes d’Alstom pourraient y être rapatriés afin d’augmenter la production de l’usine, dès que la transaction sera officialisée.
Adrien Vernhes ajoute néanmoins qu’Alstom s’est engagée « à rétablir le potentiel opérationnel et la rentabilité de Bombardier Transport, avec pour objectif de restaurer la marge et d’améliorer la qualité d’exécution, en ligne avec les standards ». Avec le siège de ses opérations à Montréal pour les Amériques, Alstom entend bien renforcer sa présence au Canada, en particulier au Québec, « en menant l’ensemble des activités du groupe ainsi que son expansion dans ces géographies », a-t-il souligné.
Mises à pied
Rappelons que le Syndicat des employés craint la perte de l’expertise évoluant actuellement au sein de l’usine de La Pocatière avec la fin du contrat Azur des voitures du Métro de Montréal, au courant de 2020. Il évalue qu’environ 75 % des travailleurs pourraient être mis à pied. L’usine emploie à l’heure actuelle l’équivalent de 400 personnes avec l’équipe de direction.
Un appel lancé aux gouvernements afin qu’ils devancent ou renouvellent certains projets d’infrastructures en mobilité urbaine a d’ailleurs été lancé par le Syndicat en septembre dernier afin d’éviter ce « trou noir » appréhendé. L’appel a ensuite été réitéré le 7 octobre par les élus kamouraskois, lors d’une visite organisée à l’usine de La Pocatière.
Une des solutions proposées, une nouvelle prolongation du contrat Azur afin de remplacer les voitures MR-73 toujours en circulation sur le réseau du Métro de Montréal, a été depuis écartée par la Société de transport de Montréal (STM). Cette dernière ambitionne plutôt poursuivre son programme d’entretien afin de prolonger la durée de ses voitures jusqu’en 2036, confirmait récemment Amélie Régis, conseillère corporative en affaires publiques à la STM.
Notons que M. Claude Michaud, président du Syndicat des employés de l’usine Bombardier de La Pocatière, a été reconduit comme représentant par ses pairs au courant de la semaine dernière.