Ras-le-bol généralisé au Centre d’aubaines Lions

Bénévoles et employées du Centre d’aubaines Lions. Photo : Maxime Paradis.

Vêtements troués ou tachés, sous-vêtements souillés, appareils électroniques défectueux ou carrément brisés et vaisselle cassée. La patience des employés et bénévoles du Centre d’aubaines Lions de La Pocatière responsables du tri des matières destinées à la revente pour la friperie a atteint sa limite. Tellement qu’ils demandent aujourd’hui à la population de cesser de les prendre pour un dépotoir.

Chaque semaine, le Centre d’aubaines Lions envoie l’équivalent d’une centaine de sacs de vidanges remplis de vêtements à l’état de dégradation avancé à l’Entraide Diabétique du Québec. Photo : Maxime Paradis.

« Je ne sais plus dans quelle langue il va falloir le dire », confie Gilda D’Anjou. Responsable du Centre d’aubaines Lions depuis six ans, elle partage le ras-le-bol généralisé de ses six bénévoles qui y travaillent, pour la plupart, depuis plus longtemps qu’elle. « C’est simple, si vous-même vous n’avez pas le goût de l’acheter parce que c’est taché ou brisé, c’est parce que ça ne convient pas à la vente. Pas la peine de nous l’apporter, on ne fait pas de réparations », ajoute-t-ell

Chaque semaine, c’est environ une centaine de sacs à vidanges remplis de vêtements qu’elle envoie à l’Entraide Diabétique du Québec, car leur état de dégradation est tel qu’ils ne peuvent être vendus à leur friperie. « Ça nous demande un temps fou de faire le tri de tous ces vêtements-là que les gens nous ont apportés, parce qu’ils se sentent mal de les mettre à la poubelle. On comprend qu’ils veulent se donner bonne conscience, mais nous ne sommes pas un écocentre », poursuit Gilda D’Anjou.

 

Et c’est sans parler de ces couches ou serviettes hygiéniques souillées qui se glissent parfois à travers les vêtements et qui sont découvertes au moment de faire le tri des morceaux reçus. « On travaille avec des gants, ou le Purell n’est jamais bien loin », précise une bénévole.

Manque d’espace

Outre ce lot de marchandises non conformes, le Centre d’aubaines Lions doit aussi jongler avec un manque important d’espace. « On va agrandir un peu notre local cet automne, car on reçoit toujours de plus en plus de marchandises de toute sorte », avoue la responsable, qui y voit un signe de la surconsommation des gens.

Aperçu de la marchandise laissée dans les conteneurs extérieurs du Centre d’aubaines Lions durant la fin de semaine de la Fête du Canada et qui doit être triée par les bénévoles. Photo : Maxime Paradis.

Heureusement, tout n’est pas toujours en mauvais état. Néanmoins, plusieurs de ces meubles, vêtements ou petits appareils électroniques en bon état et à la valeur de revente intéressante échapperaient au Centre d’aubaines Lions si ce n’était du dévouement de ses employés et de ses bénévoles. « On a un conteneur avec une chute à linge à l’extérieur qui sert lorsque nous sommes fermés. Quand il est plein, les gens laissent les choses à côté. La fin de semaine, quand on est fermé, si on ne vient pas faire un tour occasionnellement, on se fait voler de beaux meubles ou de belles chaises que les gens nous ont laissés. Autrement, ils se feraient peut-être briser par les intempéries. Idéalement, il faut venir sur nos heures d’ouverture pour nous donner ce type de marchandise », raconte Gilda D’Anjou.

Avec l’agrandissement prévu cet automne, la responsable du Centre d’aubaines Lions mentionne que ce conteneur sera remplacé par une chute à linge intérieure de la largeur d’une boîte aux lettres. Les marchandises données seront peut-être plus limitées, mais la friperie évitera ainsi de se retrouver avec des articles exposés trop longtemps aux intempéries ou de gigantesques sacs de vêtements à trier. Autrement, les employés et bénévoles espèrent que leur sortie forcera la population à trouver eux-mêmes les débouchés pour leurs vêtements, appareils ou articles ménagers qui n’ont aucune valeur de revente, au lieu de leur apporter et de les submerger comme c’est le cas depuis trop longtemps.