La Ville de La Pocatière fait de la problématique de refoulement d’eaux usées survenue l’an dernier à pareille date, de la 5e à la 8e Avenue, sa priorité. Des pourparlers avec le ministère des Transports (MTQ) sont déjà entamés afin qu’une conduite d’eau pluviale soit ajoutée sur la 1re Rue Poiré, perpendiculaire aux avenues où résident les sinistrés du refoulement du 8 août 2019.
Il s’agit là d’un changement de stratégie important dans ce dossier. Lors d’une soirée d’information tenue le 26 septembre 2019 auprès de la quarantaine de sinistrés réunis à l’hôtel de ville, jamais l’administration municipale ou les élus présents n’avaient soulevé la possibilité d’exercer des pressions auprès du MTQ afin qu’il priorise plus que jamais la réfection de la 1re Rue Poiré et de la 6e Avenue Pilote.
« Il est vrai que l’option du MTQ n’était pas dans les cartons, l’an dernier. Il faut dire que plusieurs scénarios ont été évalués depuis et qu’avant d’en venir à refaire ces rues-là (5e à 8e Avenue) pour les doter de deux réseaux distincts, la priorité est de trouver un exutoire pour l’eau pluviale », résume Jacques Desjardins, directeur des services techniques à la Ville de La Pocatière.
Ces exutoires sont la rivière Saint-Jean ou le fleuve, d’ajouter M. Desjardins. Dans les deux cas, la configuration du réseau d’égout actuel de la Ville doit inévitablement faire passer ces eaux sous deux rues de juridiction provinciale, la 1re Rue Poiré ou la 6e Avenue Pilote. Une résolution a donc été adoptée en ce sens par le conseil municipal en février dernier et acheminée depuis au MTQ.
Mentionnons qu’il a déjà été soulevé l’an dernier par des sinistrés de la 7e Avenue Digé et de la 8e Avenue que l’eau qui s’accumulait sur la 1re Rue, lors de pluies diluviennes, avait tendance à se déverser sur leurs rues avant d’en venir à investir le réseau d’égout mixte. Cette situation s’explique par le fait que la 1re Rue Poiré ne dispose d’aucune canalisation entre la 5e et la 9e Avenue, comme en fait foi la carte du réseau d’égout de la Ville de La Pocatière. Par l’ajout d’une conduite pluviale sous la 1re Rue, la Ville ambitionne que l’excédent d’eau s’évacue vers la rivière Saint-Jean, comme c’est le cas à partir de la 9e Avenue Proulx.
« La route et le réseau pluvial, c’est la responsabilité du MTQ. On n’a pas le choix de se mailler avec eux si on veut bien planifier la suite des choses », poursuit Cédrick Gagnon, directeur général à la Ville de La Pocatière.
Autres actions
D’ici à ce que ce chantier soit réalisé, la Ville entend poursuivre les actions qu’elle avait annoncées l’an dernier lors de sa soirée d’information, mais qui n’avaient pas fait le bonheur de tous les sinistrés présents, ceux-ci estimant que la responsabilité leur était renvoyée une fois de plus. Ainsi, la tournée entamée auprès des résidents afin de valider s’ils respectent la réglementation sur l’évacuation des drains de toiture, règlement qui a depuis été resserré d’indiquer Jacques Desjardins, doit se poursuivre. Une documentation devant accompagner les résidents de ce secteur dans l’entretien ou l’ajout d’installations devant les prémunir contre les refoulements d’eaux usées est aussi en préparation.
La Ville de La Pocatière a également finalisé l’installation d’une cinquantaine de réducteurs d’entrée d’eau sur les puisards de la 5e à la 8e Avenue afin d’augmenter la durée d’écoulement de l’eau de pluie qui s’accumule sur la chaussée vers le réseau d’égout mixte. Enfin, une inspection avec caméra a permis de confirmer « l’excellent état de propreté des conduites », de l’avis du sous-traitant qui en a réalisé l’autopsie, de nous rapporter Jacques Desjardins. Leur nettoyage régulier, quant à lui, se poursuit, nous assure-t-on.
Priorité
Même si le conseil municipal vient d’adopter une résolution devant permettre l’embauche d’un consultant en urbanisme en prévision de la réfection de la 4e Avenue Painchaud, Cédrick Gagnon assure que la priorité de la Ville est de régler la problématique de refoulement d’eaux usées dans les secteurs concernés. La somme de 10 M, qui pourrait être financée par le biais du programme gouvernemental FIMEAU (Fonds pour l’infrastructure municipale d’eau (FIMEAU), est avancée comme estimation pour ces travaux.