REM: Déception dans le milieu

 

Malgré les représentations locales, Québec n’imposera pas un seuil minimal de contenu canadien ou québécois dans son projet de Réseau électrique métropolitain (REM). Cette décision provoque une profonde déception chez les intervenants de la région.

Évalué à 5,5 milliards, le projet REM prévoit relier les banlieues de Brossard (Rive-Sud), Sainte-Anne-de-Bellevue (Ouest de l’Île) et Deux-Montagnes (Rive-Nord), ainsi que l’aéroport Montréal-Trudeau à la gare Centrale de Montréal au centre-ville.

La présence d’un contenu local aurait donné une chance de plus à l’usine Bombardier de La Pocatière d’obtenir une part des contrats, souligne le maire de La Pocatière, monsieur Sylvain Hudon. « Ça enlève des chances s’il n’y a pas une obligation de contenu local », dit-il.

Monsieur Hudon indique que les représentations du milieu en faveur d’un pourcentage de contenu local s’étendent à l’ensemble du domaine manufacturier. « Pour nous, c’est une déception, mais nous allons continuer nos représentations en espérant que nos démarches ne demeurent pas lettre morte », a ajouté le maire de La Pocatière.

Peu optimiste

La déception s’exprime aussi du côté du préfet de la MRC de Kamouraska, monsieur Yvon Soucy. « Une telle décision de la part du gouvernement du Québec crée de l’incertitude pour Bombardier », dit-il. Monsieur Soucy dit avoir communiqué son désappointement au député de Côte-du-Sud, monsieur Norbert Morin. Yvon Soucy est peu optimiste de voir un revirement de situation, « le ministre Lessard semble, dit-il, avoir fermé la porte. »

« C’est un projet qui chemine par l’entremise de la Caisse de dépôt. C’est son projet pour lequel il y a un appel d’offres alors c’est sa liberté », a déclaré à Radio-Canada le ministre responsable du Bas-Saint-Laurent, Jean D’Amour.

« Le Québec diminue de plus en plus le contenu local alors que les États-Unis ferment de plus en plus leur marché », déplore monsieur Soucy.

Face à la possibilité que la Caisse de dépôt et placement du Québec ne prévoyait pas exiger de contenu local pour le projet de REM, des entrepreneurs et des élus de la région se sont mobilisés en juin dernier pour sonner l’alarme devant la menace que cela représentait pour les emplois en région. Une pétition de quelque 2000 noms avait aussi été déposée à l’Assemblée nationale.