L’espoir renaît sur les berges du lac de l’Est à Mont-Carmel où le projet d’en faire une réserve de biodiversité se rapproche d’une concrétisation. Selon La Presse, le gouvernement du Québec s’apprêterait à interdire toute exploration d’énergie fossile sur le territoire québécois.
Aucune entreprise ne procède actuellement à des forages exploratoires sur les rives du lac de l’Est, mais le territoire visé dans son pourtour pour le convertir en zone de biodiversité est toutefois quadrillé de permis pétroliers émis il y a de ça plusieurs années. Pour le Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent (CREBSL), cette réalité expliquerait pourquoi le lac de l’Est et trois autres territoires bas-laurentiens dans la même situation et eux aussi visés pour des projets similaires n’ont pas été retenus par le gouvernement du Québec lors des annonces visant à augmenter le pourcentage de territoires protégés dans la province, en décembre dernier.
« Sept projets d’aires protégées avaient été travaillés au Bas-Saint-Laurent dans la dernière décennie, dont celui du lac de l’Est, et tous bénéficiaient d’une acceptabilité sociale. Les seuls qui ont été retenus par le gouvernement sont ceux où il n’y avait pas dans l’équation de permis pétroliers d’émis », a expliqué Patrick Morin, biologiste et directeur adjoint au CREBSL.
En février dernier, M. Morin soulignait qu’il existait peu d’options pour le gouvernement s’il désirait accélérer la protection de ces quatre autres territoires sinon le retrait de façon unilatérale des permis pétrolier, avec ou sans compensation, ou l’abandon volontaire par les détenteurs de leurs droits sur ces territoires. L’information rapportée par La Presselaisse présager que le gouvernement choisira la première option.
Selon le Centre québécois du droit de l’environnement, il serait même possible pour l’Assemblée nationale de mettre un terme aux activités d’hydrocarbures au Québec, sans avoir à compenser financièrement les entreprises affectées, même rétroactivement, « si la volonté politique est de respecter les engagements du Québec en matière de lutte aux changements climatiques et de se positionner comme leader en la matière ». Cette conclusion est tirée d’un rapport de recherche émis le 2 juin dernier en réaction aux différentes poursuites engagées par les entreprises concernées contre le gouvernement du Québec afin d’affaiblir son cadre réglementaire en lien avec l’exploitation et l’exploration des hydrocarbures.
Échéancier
Patrick Morin est d’avis que si le gouvernement du Québec allait de l’avant avec l’abandon de l’exploration et de l’exploitation des énergies fossiles dans la province, la zone de biodiversité du lac de l’Est pourrait voir le jour assez rapidement. S’il se voyait concrétisé, le projet de zone de biodiversité au lac de l’Est permettrait la poursuite des activités de chasse, de pêche, d’acériculture, de récréotourisme et de villégiature. Seules les activités de nature industrielle visant l’exploitation des ressources naturelles du territoire ou de son sous-sol seraient interdites sur ce territoire. Un moratoire sur les coupes forestières est d’ailleurs toujours appliqué sur la zone visée depuis 2013.
Concernant l’aspect récréotouristique, une caractérisation du potentiel du territoire a été réalisée en 2013 pour l’ancienne Conférence régionale des éluEs du Bas-Saint-Laurent. Si quelques faiblesses étaient évoquées pour le lac de l’Est, il en ressortait néanmoins un potentiel récréotouristique jugé supérieur aux autres territoires bas-laurentiens visé par des projets d’aires protégées. Difficilement quantifiable, Patrick Morin reste toutefois d’avis que les retombées économiques pour la Municipalité de Mont-Carmel, la MRC de Kamouraska et la région du Bas-Saint-Laurent seraient plus que positives advenant la création de cette zone de biodiversité.