Restructuration majeure chez Ruralys

La conjoncture économique combinée à une mauvaise évaluation du projet de Verger patrimonial force Ruralys à revoir ses priorités. Afin de sortir de cette période financière critique, une planification stratégique qui doit déterminer les orientations futures de l’organisation est en chantier.

À la tête de Ruralys depuis ses débuts il y a 15 ans, la directrice générale, Dominique Lalande, n’a pas mâché ses mots. « C’est un véritable tsunami. On a frappé un mur », s’est-elle exclamée.

Lors de l’assemblée générale annuelle tenue le 21 juin dernier, l’entreprise en économie sociale a présenté un bilan déficitaire à ses membres, un phénomène qui n’est pourtant pas rare pour les organisations culturelles comme Ruralys. Sauf que cette année, ce déficit a atteint des proportions rarement atteintes par le passé. « Depuis 15 ans, on a toujours eu des hauts et des bas sur le plan financier, mais cette année, c’était différent, on n’avait plus de liquidité », d’indiquer Dominique Lalande.

« Depuis 15 ans, on a toujours eu des hauts et des bas sur le plan financier, mais cette année, c’était différent, on n’avait plus de liquidité. » – Dominique Lalande

Facteurs multiples

Reconnu pour son expertise en patrimoine, Ruralys s’autofinance depuis 2008, moment où les subventions au démarrage et l’aide du milieu ont pris fin. « C’est là qu’on a développé notre côté entrepreneurial et service-conseil. De l’autre, comme nous sommes une entreprise d’économie sociale, on avait la préoccupation de développer des projets dans le milieu où on allait chercher des sous à gauche et à droite selon les enveloppes budgétaires disponibles », d’expliquer Dominique Lalande.

Ruralys a donc fonctionné sous ce principe depuis 2008, mais au cours de la dernière année, tout a basculé. « Les contrats se sont faits plus rares et on a peut-être sous-estimé le projet de Verger patrimonial », de préciser la directrice générale. Le Verger patrimonial, Ruralys s’en est fait confier la gestion pour 20 ans par le CDBQ. Une campagne de financement avait alors été lancée à l’automne 2016 afin de déployer sur trois ans un projet ambitieux, qui comprenait notamment l’animation du verger, la conservation des arbres et l’autocueillette. « On a sous-estimé les besoins du verger et nous n’avons pas obtenu les résultats escomptés pour sa première année d’exploitation », de préciser la directrice générale.

Restructuration

La multiplication de tous ses facteurs a donc forcé Ruralys à faire des choix difficiles. Parmi eux, tout le développement du projet de Verger patrimonial est suspendu. « Nous allons respecter nos engagements auprès de nos partenaires en faisant ce que nous en sommes en mesure d’offrir pour permettre minimalement l’autocueillette cet automne. En parallèle, nous allons réfléchir à la suite. »

Désormais seule employée au sein de l’organisation, Dominique Lalande confirmait qu’une planification stratégique était en chantier en collaboration avec les membres du conseil d’administration afin de déterminer les orientations de Ruralys pour les cinq prochaines années et ainsi éviter de revivre une situation financière difficile comme ce fut le cas l’an dernier. « Après autant de prix et de belles reconnaissances qu’on a récoltés au cours des 15 dernières années, j’espère juste qu’on va réussir à se sortir la tête hors de l’eau, parce que je ne peux pas croire qu’on va s’éteindre du jour au lendemain », de conclure Dominique Lalande.