Ruralys abandonne le Verger patrimonial

Aperçu du Verger patrimonial de la Côte-du-Sud à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Photo : Maxime Paradis.

Responsable en partie de la situation financière précaire dans laquelle Ruralys s’est retrouvé l’an dernier, le Verger patrimonial de la Côte-du-Sud n’est désormais plus sous sa responsabilité. L’organisme a « remis les clés » au propriétaire du site, le Centre de développement bioalimentaire du Québec (CDBQ) en mars dernier.

« C’est malheureux, mais on ne pouvait pas continuer à porter ce projet-là seul », indique Dominique Lalande, directrice générale de Ruralys.

Son organisme, qui se remet encore difficilement d’une année déficitaire exceptionnelle en 2017-2018, a pourtant remonté la pente ces derniers mois, selon elle. Cependant, en cours de chemin, Ruralys n’a pas eu d’autres choix que de revoir ses ambitions. « Ce n’est pas une décision qui a été prise à la légère. On a fait une étude de faisabilité avec des agronomes et on s’est aussi fait épauler par un conseiller en affaires. Le constat était sans équivoque, on s’en allait dans un mur si on poursuivait la gestion du Verger », ajoute la directrice.

Néanmoins, Ruralys avoue toujours se sentir concerné par l’avenir du lieu, malgré le fait qu’il s’est départi de sa gestion, qui lui avait été confiée initialement pour 20 ans par le CDBQ. « On a fait appel aux organismes du milieu pour qu’ils reprennent ça. On a aussi interpellé Développement économique La Pocatière (DELP), la Municipalité de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et la Ville de La Pocatière. Bref, on a tendu des perches et on attend », mentionne Dominique Lalande.

Échec financier

Évalué à 165 000 $ en 2016 lors de son dévoilement, le projet de Verger patrimonial de la Côte-du-Sud avait bénéficié, à l’époque, d’une campagne de financement qui avait pour objectif d’amasser la somme de 55 000 $ auprès des entreprises, institutions et municipalités de la région et 5000 $ auprès du grand public. Le projet devait alors se déployer sur trois ans. L’état du Verger ayant été sous-estimé par Ruralys et la première année d’opération ayant apporté des résultats mitigés, l’organisme s’est alors retrouvé fragilisé sur le plan financier, au point où une restructuration complète de son fonctionnement a été nécessaire au terme de son précédent exercice financier.

Malgré cette expérience malheureuse, Ruralys ne ferme pas la porte à apporter son expertise en patrimoine fruitier dans le futur, advenant un nouveau projet au Verger patrimonial. D’ailleurs, la directrice générale de Ruralys ne s’en cache pas, elle croit toujours au potentiel du site, d’autant plus que son organisme a fait des investissements importants ces deux dernières années pour l’entretien des arbres et la construction d’un pavillon d’accueil. « Si on laisse aller ça trop longtemps, on va se retrouver à la case départ dans quelques années quand viendra le temps de repartir la machine. Il faut que le milieu se concerte rapidement », conclut-elle.