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Sa passion : faire revivre les motoneiges Moto-Ski

Claude Hudon sur son Capri 1969. Photo : Maxime Paradis.

Claude Hudon n’a visiblement pas perdu son cœur d’enfant. Il suffit qu’il chevauche à nouveau une Moto-Ski pour ressentir la même fébrilité qu’il avait à 15 ans lorsqu’il concourait sur les circuits de courses de motoneige à travers le Québec. La dernière en lice est un modèle Capri 1969 qu’il a admirablement restauré et dont il est très fier.

Lorsque Claude Hudon a fait l’acquisition de cette Moto-Ski, l’été dernier, il envisageait sa restauration comme un projet automnal. Sa femme ne le croyait pas. « J’ai commencé en juillet et j’ai terminé en octobre », avoue-t-il.

Il s’agissait de la troisième Moto-Ski que ce retraité de Bombardier à La Pocatière s’amusait à restaurer. Des heures et des heures de plaisir qu’il n’a jamais pris la peine de compter, le bonheur étant visiblement trop grand pour le restreindre à une question d’heures et de minutes.

« Le plus gros défi, c’est de trouver les pièces d’origine. Elles sont rares et c’est assez dispendieux », reconnaît-il.

Histoire de famille

Le prochain modèle qu’il envisage de restaurer sera une Moto-Ski 1979 qu’il compte offrir à sa petite-fille lorsqu’elle aura l’âge de la conduire seule. Un legs qui a plein de sens pour Claude Hudon qui a été initié lui-même tout jeune à la motoneige par son père. Ce dernier avait fait l’acquisition de la première motoneige familiale, un modèle Bombardier, auprès d’un oncle qui en vendait dans la région de Québec. C’était en 1963. Claude Hudon avait neuf ans à l’époque.

Aussitôt la motoneige arrivée, à peine il a eu le temps d’en profiter qu’un certain Jean-Yves Bélanger aurait demandé à son père de pouvoir emprunter la machine pour une durée d’une semaine. Il voulait démonter la motoneige pièce par pièce afin de comprendre comment celle-ci était conçue, raconte-t-il.

« Je me rappelle la peine que j’ai eu de m’être fait retirer mon “jouet” pendant une semaine. En même temps, c’est ce qui a inspiré M. Bélanger à créer la première Moto-Ski à La Pocatière », poursuit Claude Hudon.

Les courses

Une fois que Jean-Yves Bélanger a retourné la motoneige Bombardier, Claude Hudon ne s’est plus jamais passé de cet engin récréatif hivernal. Sauf que Bombardier n’a pas tardé à être remplacé par Moto-Ski dont la production des motoneiges n’a pas tardé ensuite à démarrer à La Pocatière. Dès l’âge de 10 ans, Claude Hudon participait donc à des courses de motoneige sur les circuits du Québec au volant de différents modèles Moto-Ski, accumulant les podiums et les trophées qu’ils conservent encore à ce jour. « J’ai déjà pensé m’en débarrasser, mais j’en suis incapable. Ce sont des beaux souvenirs », s’exclame-t-il.

De toutes ces années passées sur les circuits, Claude Hudon avoue avoir particulièrement apprécié le modèle SM 1970, une Moto-Ski qui adhérait particulièrement bien à la piste dans les courbes, se souvient-il. « Ç’a été ma motoneige de course préférée. J’aimerais bien en retrouver une aujourd’hui et la restaurer », confie-t-il.

C’est l’année suivante, en 1971, que Claude Hudon a cessé les courses, la même année que Bombardier a fait l’acquisition de Moto-Ski. La production des motoneiges à l’usine de La Pocatière a ensuite cessé en 1973 pour céder sa place à celle des voitures de métro que nous connaissons aujourd’hui.

Nostalgie

La fin de Moto-Ski n’a toutefois pas signé la fin de la passion de Claude Hudon pour la motoneige. Lorsque nous l’avons rencontré, le sexagénaire s’apprêtait à partir en randonnée sur les sentiers de la région avec une motoneige, mais évidemment beaucoup plus récente.

Néanmoins, il avoue quand même garder une certaine nostalgie de l’époque Moto-Ski qu’il s’efforce de faire revivre à sa façon par la restauration de leurs anciens modèles. Et si l’envie lui prend de se sentir de nouveau comme à l’âge de 15 ans, il a maintenant sous la main son Capri 1969, neuf comme s’il sortait de l’usine, pour s’abandonner au plaisir d’une balade aléatoire sur ses terres, comme il le faisait jadis, à une époque pas si lointaine.