Conséquence de la dévitalisation des villages, Saint-Cyrille-de-Lessard n’a plus de quincaillerie. Son inventaire a été vendu à celle de L’Islet qui a ensuite mis la clé à la porte. Au-delà de la fermeture d’un commerce, la nouvelle a suscité l’inquiétude de certains citoyens.
Dans une lettre adressée à la presse, l’un d’eux, qui demande de conserver l’anonymat, dénonce l’inaction de l’administration municipale pour sauver le commerce, d’autant plus, écrit-il, que le maire est un employé de l’acquéreur et que la directrice générale de la municipalité en est la conjointe.
Propriétaire de la quincaillerie Jos Proux de L’Islet, affiliée à la bannière RONA, M. Louis Proulx dit avoir été contacté par le vendeur qui souhaitait mettre fin à ses opérations. M. Proulx ajoute avoir acheté l’inventaire sans avoir l’intention de maintenir une quincaillerie à Saint-Cyrille. « C’est une décision d’affaires, rien de plus », a déclaré Louis Proulx. Quant au fait que sa conjointe soit directrice générale de Saint-Cyrille et que le maire soit son employé, il affirme que ceux-ci n’ont été mis au courant des faits qu’après la vente.
M. Luc Caron, maire de Saint-Cyrille, confirme avoir su que la quincaillerie G.H. était vendue « après que ce fut signé. »
L’épicerie
Dans le cas des efforts mis pour sauver l’épicerie, dit le maire Caron, la situation était différente puisque la vendeuse avait demandé à le rencontrer pour le mettre au fait de son désir de vendre. Ce ne fut pas le cas cette fois-ci, dit-il. Le contexte n’est pas le même, selon le maire. « On n’ouvrira pas une bouteille de vin parce que la quincaillerie est fermée. Nous ne sommes pas enchantés de la situation, mais on ne pouvait rien n’y faire », dit-il.
M. Dany Boucher nous confirmait dans un entretien téléphonique que c’est bien lui qui a contacté M. Proulx pour lui signifier son désir de vendre l’entreprise. La transaction comporte l’inventaire et les bâtiments, dit-il. La question à savoir si l’acquéreur avait l’intention ou non de garder la quincaillerie ouverte n’a pas été abordée lors de l’acquisition, selon M. Boucher.