Nous apprenions récemment que la MRC décidait, à la suite d’une décision unanime du conseil des maires, de ne pas relancer les efforts pour la réouverture du centre de ski de Saint-Pacôme. Cette décision fut en grande partie motivée par un rapport d’analyse rédigé par M. Luc Chapdelaine, dressant un tableau fort peu reluisant de l’avenir d’une station de ski à Saint-Pacôme. Nous y reviendrons.
Rappelons que l’administration sortante de Mme Nathalie Lévesque s’était engagée à remettre la station sur les rails après avoir procédé à sa fermeture en novembre 2014. Un équipement vétuste et mal entretenu qui représentait des dangers pour la sécurité des usagers (remonte-pente, éclairage, etc.) avait contribué à convaincre l’administration de marquer un temps de réflexion afin de trouver des solutions pour une réouverture éventuelle.
Un comité de relance fut créé et en collaboration avec le conseil d’administration de la Station plein air, un grand nombre d’activités furent offertes à la population dans le but de recueillir des fonds (Remonte ta station, Bougeons à Saint-Pacôme, Sapin de Noël géant, etc.) Le club des mille fut aussi créé et avec une subvention obtenue du gouvernement du Québec, le groupe de bénévoles avait quasiment réussi à atteindre le million de dollars. Ce groupe de gens a fait preuve d’un courage à toute épreuve et d’une patience exceptionnelle face aux délais administratifs, à la grève des juristes, et surtout, à l’incompréhension de certains fonctionnaires.
Les sources qui animent notre beau village proviennent en grande partie de gens qui avaient et ont une passion et qui ont développé et développent des idées en partant de presque rien. Où en serait le club de golf sans la passion de ses membres? Dans ce genre de projet, les gens carburent à l’émotion et à la passion, n’en déplaise aux tourneurs de chiffriers et leur froideur morbide.
Pour revenir au rapport Chapdelaine, mentionnons tout d’abord que si les fondateurs de la station s’y étaient abreuvés, il n’y aurait jamais eu de station. Il s’agit d’un centre familial où il n’est nul besoin d’avoir des télésièges, l’arbalète (t-bar) étant amplement suffisant. Malheureusement, ce rapport avait plus en commun avec l’image d’un bazooka pour tuer une mouche que d’un véritable outil de relance. Mais voilà un grand principe oublié par les élus du Kamouraska, dont je suis.
Peu importe que l’on soit un élu du niveau local, régional, provincial et même fédéral, et peu importe également l’orientation politique à laquelle nous adhérons, le combat pour garder les régions ouvertes en est un de tous les instants. Nous devons avoir le couteau entre les dents constamment, l’image est un peu forte sans doute, mais le combat est insidieux. Qui sera le prochain disparu, un guichet automatique, une école, un bureau de poste, un CLSC ou un hôpital?
En terminant, je remercie chaleureusement l’ensemble des bénévoles ainsi que les nombreux donateurs qui ont contribué généreusement par leurs dons et leur participation et je les salue chapeau bien bas! Nos petits villages resplendissent encore grâce à vous, à vos contributions essentielles, vous constituez le cœur et le sang de notre vie communautaire. La fin de cinq décennies de sport de glisse à Saint-Pacôme est synonyme d’une incompréhension manifeste de la dynamique de la vie communautaire. L’âme qui s’estompe… Aurons-nous la capacité de faire rejaillir l’étincelle pour que la flamme revienne animer les émotions, les passions? Ou laisserons-nous un tourneur de chiffriers l’éteindre?
Pierre Lachaîne, conseiller municipal au siège no 3 à Saint-Pacôme