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Sainte-Perpétue-de-L’Islet : Statu quo pour un passage piétonnier jugé dangereux

Claude Daigle devant le passage pour piétons. Photo : Maxime Paradis.

Mieux vaut prévenir que guérir. Sainte-Perpétue a voulu appliquer le dicton à la lettre pour un passage piétonnier qu’elle juge dangereux, mais c’est une fin de non-recevoir qu’elle a essuyée de la part du ministère des Transports (MTQ). Elle revient aujourd’hui à la charge auprès du MTQ, en plus d’interpeller les candidats à l’élection dans Côte-du-Sud.

Lorsque le maire Claude Daigle et son équipe de conseillers ont décidé de s’attaquer au problème du passage piétonnier devant l’église de Sainte-Perpétue, jamais ils n’auraient pensé que le MTQ n’arriverait pas au même constat qu’eux. Dans les semaines précédentes, deux incidents sur les heures scolaires étaient survenus, cette traverse étant la principale empruntée sur la route 204 par les élèves de l’école primaire des Hauts-Sommets.

« Lors du premier incident, la brigadière a sauvé un enfant in extremis en tirant sur son sac à dos. La deuxième fois, c’est elle qui a failli y passer, un véhicule ne s’étant pas gêné pour passer à côté d’elle à vive allure alors qu’elle était toujours au centre de la route avec son arrêt dans les airs », résume le maire.

Appuyée par le Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud, la Municipalité de Sainte-Perpétue a entrepris en février dernier de demander au MTQ d’apporter des modifications au corridor scolaire, et d’adopter la signalisation adéquate à cette hauteur pour la sécurité des enfants et de la brigadière scolaire. La Municipalité s’appuyait à ce moment sur des recommandations de la sergente Marie-Joëlle Girard de la Sûreté du Québec, qui suggérait notamment la mise en place d’une zone scolaire de 30 km/h pour ce secteur de la route 204, le déplacement du passage piétonnier à la hauteur de la rue de l’Église, et la mise en place d’un panneau lumineux à activation manuelle à l’emplacement du nouveau passage.

« Le MTQ a fait son analyse et il nous est revenu en août dernier avec ses conclusions. Il nous a fait à nous (la Municipalité) quelques recommandations, comme celle de revoir le marquage d’une rue à proximité, de revoir l’emplacement d’un pot de fleurs, d’aménager un trottoir ou une zone de refuge sécuritaire, mais en ce qui a trait à nos demandes, il ne fait pas les mêmes constats que nous », résume Claude Daigle.

Dans cette communication datée du 25 août et dont Le Placoteuxa obtenu copie, le MTQ dit en effet n’avoir constaté aucune problématique de vitesse ni d’accident. Il estime que la vitesse actuelle de 50 km/h est cohérente « avec l’environnement routier et le faible risque de conflits », ce pour quoi il recommande son maintien. En ce qui concerne la traverse, il suggère de mettre aux normes la signalisation, mais de la maintenir au même endroit en y ajoutant un panonceau « distance » sous le panneau indiquant le passage pour écoliers, qui lui doit être déplacé. Pour Claude Daigle, ces recommandations n’ont aucun sens.

« Je ne sais pas quand le Ministère est venu faire ses analyses, mais pour nous, ça ne concorde pas avec ce qu’on observe sur le terrain et ce qui nous est rapporté par les citoyens. La circulation est beaucoup plus importante qu’avant sur la route 204. Juste pour les camions de gravelle, ils sont au moins 120 par jour à passer ici, selon nos informations. Plusieurs automobilistes ne respectent pas la limite de vitesse, et les piétons doivent souvent attendre que plusieurs voitures passent avant qu’une arrête pour lui céder le passage, alors qu’ils ont priorité », poursuit-il.

Une vérification auprès du MTQ a permis de faire la lumière sur le moment où le Ministère a procédé à son analyse. Selon la conseillère en communication Geneviève Riel-Roberge, « dès le mois d’avril (2022), des relevés terrain ont été effectués aux fins de cette analyse ». Quant au débit journalier moyen de circulation sur ce secteur de la route 204, il s’élevait à 2600 véhicules… en 2019.

Pour la Municipalité de Sainte-Perpétue, ces réponses ne font que confirmer son souhait, exprimé le 17 août dernier dans une nouvelle résolution demandant au MTQ une autre étude du dossier et l’installation d’une bande passante pour connaître le nombre exact d’utilisateurs sur la route 204 en date de 2022. En pleine campagne électorale, Claude Daigle interpelle également les candidats à l’élection provinciale.

« Je les invite à venir constater par eux-mêmes comment ça se passe à l’entrée et à la sortie des classes. Pour nous, c’est un dossier prioritaire, une question de priorité. Il ne faut pas attendre qu’un accident arrive avant d’agir. »