Le 18 février dernier, la caserne d’ambulances de Saint-Jean-Port-Joli a dû interrompre son service pendant huit heures. Ce type d’interruption surviendrait régulièrement et pourtant, il serait évitable. C’est ce que déplore Stéphane Lévesque, ambulancier à Saint-Jean-Port-Joli et vice-président de la Fraternité des travailleurs et travailleuses du préhospitalier du Québec (FTPQ) au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Cependant, il a bon espoir que la volonté des élus sera au rendez-vous pour régler cette situation.
Les interruptions de service dont fait l’objet la caserne de Saint-Jean-Port-Joli seraient attribuables aux « débordements ». Cela se produit lorsque l’équipe ambulancière travaillant sur un horaire de faction a été appelée à travailler 16 heures consécutives, qu’elle se trouve contrainte à se reposer pendant 8 heures, mais qu’il n’y a pas suffisamment de personnel reposé et disponible pour prendre la relève.
Calcul incomplet
En juin 2022, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, annonçait 25,9 M $ pour la conversion ou la bonification de 46 horaires de faction dans 11 régions du Québec. La caserne de Saint-Jean-Port-Joli n’en a pas bénéficié. D’après les calculs déterminant l’admissibilité à la conversion d’horaires de faction, cette caserne n’aurait pas atteint le seuil de 28 heures de travail par semaine. En fait, elle atteindrait 98,88 % de cette cible.
Selon Stéphane Lévesque, il s’agit d’un calcul incomplet. Effectivement, les heures de travail palliées par la caserne de La Pocatière ne sont pas prises en compte. Ces casernes étant situées dans deux régions différentes, leur travail serait comptabilisé séparément, privant ainsi Saint-Jean-Port-Joli d’une conversion de son horaire de faction.
La politique s’implique
Le 17 février dernier, Stéphane Lévesque a rencontré le député caquiste, Mathieu Rivest, pour parler de la situation. « Il écoutait, il posait des questions […] je le sentais réceptif à ce que je disais, préoccupé également. Je sentais qu’il voulait faire bouger les choses », soutient le vice-président, qui se dit optimiste à la suite de cette rencontre.
L’ambulancier port-jolien est conscient des contraintes entourant les conversions d’horaires de faction, et du fait qu’elles ne peuvent pas nécessairement être appliquées partout au Québec. Cependant, il maintient que sa caserne devrait être prioritaire. « Je suis heureux pour les casernes qui ont eu leur conversion, mais je m’explique mal pourquoi nous avons été oubliés, alors que nous avons une charge de travail plus élevée que certaines d’entre elles. »
L’enjeu de l’horaire des services ambulanciers n’est pas spécifique à L’Islet. Cette semaine, le député madelinot, Joël Arseneau, a demandé la tenue d’une commission parlementaire sur les services préhospitaliers d’urgence. Il demande également la publication du rapport Doré à ce sujet.
Quant à Stéphane Lévesque, son message à la classe politique est le suivant : « Faites votre possible. Nous, c’est ça qu’on demande. » Il tient aussi à rappeler que lorsque sa caserne doit interrompre son service, les Port-Joliens ne sont pas privés d’ambulances pour autant; une autre caserne viendra en renfort.