Des femmes qui fournissent des services de garde en milieu privé pour les jeunes d’âge scolaire dénoncent des changements à la loi qui fixe le maximum d’enfants par garderie à six, incluant leurs propres enfants âgées de moins de 9 ans.
Audrey D’Anjou de Saint-Pacôme se dit d’accord avec la loi qui veut encadrer la sécurité des enfants, mais se questionne sur les nouveaux ratios imposés par le gouvernement. Elle ne garde que des enfants de 5 à 12 ans. Avant la loi, il n’y avait pas de maximum. Elle en avait 15, incluant ses enfants de 3 et 4 ans.
Dorénavant, elle ne pourra en accueillir que six de 0 à 12 ans, moins ses deux enfants qui ont moins de 9 ans, ce qui faut un total de… quatre. Sur l’heure du dîner, elle pourrait se permettre d’en garder six, car son conjoint vient dîner à la maison pour s’occuper des deux jeunes enfants… mais ils n’ont pas le droit de se trouver à la même table que les six autres enfants, toujours selon les nouveaux règlements.
« Je trouve cela ridicule et on le déplore d’autant plus que dans un camp de jour l’été, un enfant de 16 ans peut en garder 15 », dit Audrey D’Anjou.
« Je trouve cela ridicule et on le déplore d’autant plus que dans un camp de jour l’été, un enfant de 16 ans peut en garder 15. » – Audrey D’Anjou
Elle chargeait 13,50 $ aux parents pour le dîner et après l’école. Elle prévoit charger dorénavant entre 20 $ et 30 $ en raison des nouvelles règles qui doivent entrer en vigueur.
Kathie Dubé rencontre les mêmes difficultés et se questionne si, après une année test, elle pourra garder sa garderie ouverte. « On n’a pas le choix de charger plus cher, mais ça ne couvre pas toutes les dépenses. On ne sait pas si on va continuer, on va voir ce que ça donne cette année d’abord », dit-elle. Les deux femmes proposent que le ratio soit fixé à 12 enfants de 5 à 12 ans, évoquant les ratios plus élevés dans les services de garde scolaire directement à l’école.
Elles ne peuvent pas non plus se faire remplacer si elles ont un rendez-vous ou si elles sont malades, dorénavant. Elles devront alors fermer pour la journée.
Elles craignent qu’il s’agisse d’une tentative de fermer les services de garde scolaire en milieu privé. Il ne resterait que les services de garde scolaire là où il y en a et où le ratio est beaucoup plus élevé, jusqu’à 1 pour 20. « On dit que les parents ont le choix, mais ils ne l’auront plus si nous on n’existe plus », craint Audrey D’Anjou.