Les problématiques rencontrées par les organismes culturels du Kamouraska sont nombreuses et très similaires à la fois. Passionnés par ce qu’ils font, employés et bénévoles sont en mode solution et espèrent que l’avenir sera meilleur.
Il y a toujours le souhait de voir un gouvernement investir massivement en culture, mais les employés et bénévoles des organismes culturels du Kamouraska semblent avoir cessé de rêver en couleurs depuis longtemps. À court terme, ils comptent plus sur eux et le milieu pour trouver les solutions qui dénoueront l’impasse dans laquelle ils se trouvent.
Philippe Dubé, vice-président de la Corporation historique et culturelle de Rivière-Ouelle, croit que les organismes devront être plus audacieux, proactifs et interactifs pour répondre aux besoins du jour. « Faute d’innovation, on devient en quelque sorte responsable du déficit de renouvellement et d’attractivité qu’on vit auprès de nos bénévoles et de nos employés », a-t-il déclaré.
De plus, il estime que la multiplication des organismes et des structures, dans le contexte démographique actuel, n’aide en rien. Un point de vue auquel adhère en partie Doris Ouellet, directrice générale de la Corporation régionale de la Salle André-Gagnon. « Il faut faire attention aux dédoublements de mission, respecter les champs de compétences de chacun et faire preuve d’une meilleure concertation pour éviter d’avoir une offre supérieure à la demande sur le territoire. »
Jeune public
Une autre solution que la Salle André-Gagnon prône est le développement du jeune public. En présentant des spectacles s’adressant à des enfants d’âge scolaire et préscolaire, elle fait le pari que ceux-ci seront plus enclins à fréquenter la salle de spectacles dans le futur, assurant ainsi une certaine pérennité financière à l’organisme. En ce sens, un premier spectacle s’adressant aux 18 mois a même été présenté durant la saison 2017-2018. À ce chapitre, la Salle a innové en réunissant tous les enfants sur scène afin de les garder les plus captifs possible durant la représentation.
Dans la même veine, le Centre d’art de Kamouraska propose depuis plus de cinq ans le programme d’éducation artistique « Moi à l’œuvre – Expérience vivante en création » qui s’adresse à des enfants de 2 à 7 ans. Ce projet comprend une série de quatre ateliers mobiles et une exposition en art actuel pour le jeune public. Selon les codirectrices du Centre d’art, Ève Simard et Véronique Drouin, ce programme permet non seulement d’initier les enfants à l’art et de développer leur créativité, mais il permet également d’attirer l’attention des enfants sur ce qui se passe au Centre d’art de Kamouraska. « Parfois, c’est même eux qui tirent leurs parents jusqu’au “château!” Qui sait? Peut-être qu’en arrivant à sensibiliser une génération, on pourra un jour en arriver à avoir de meilleures subventions et une meilleure rémunération pour les artistes », concluaient-elles.