Un an après une marche de 5000 personnes dans les rues de La Pocatière pour réclamer le maintien des services de soins de proximité au Kamouraska, la situation ne se serait pas améliorée, selon le comité « Mes soins restent ICI ».
« On a réussi à conserver certains services, mais rien n’est réglé », a résumé la docteure Marie-Ève Fromentin.
Lors d’une sortie publique qui a déplacé des dizaines de personnes de la région, le comité a donné quelques exemples de situations qui démontrent que la situation est précaire.
Roger Ouellet a raconté qu’après un accident de vélo survenu à moins d’un kilomètre de l’hôpital de La Pocatière, il a été transporté en ambulance à l’hôpital… de Rivière-du-Loup, à plus de 60 km plus loin. « La première affaire que je me suis dit, c’est qu’ils vont m’amener à l’hôpital ici (à La Pocatière), mais ils m’ont dit que le protocole était de descendre à Rivière-du-Loup », a dit Roger Ouellet. Cette directive est imposée depuis la fin de l’année 2016. Les ambulanciers doivent amener les cas de trauma à l’hôpital spécialisé le plus près à 60 min de route plutôt que 30 min de route.
Selon le comité, ceci s’applique aussi aux cas de chutes de personnes âgées qui doivent aller à Montmagny ou Rivière-du-Loup et parfois être hospitalisées loin de chez elles.
Georges Mailloux a eu des problèmes cardiaques il y a quelques années et se faisait suivre par un cardiologue à Québec, qui a pris sa retraite. Le patient devait être suivi à La Pocatière, mais il n’y aurait pas de cardiologue sur place depuis janvier 2018. « Je suis entre deux chaises. Je n’ai plus de cardiologue, ni à Québec ni ici », a dit M. Mailloux.
Déclaration
Le comité a décidé de ne pas lâcher le morceau. C’est ce que leur a suggéré Hervé Bernier. Celui-ci rappelait qu’en 2014, le ministre de la Santé avait dit qu’il règlerait le dossier de l’urgence de Saint-Jean-Port-Joli et la pression avait cessé. L’urgence a toutefois fermé en 2017, a-t-il rappelé.
Le comité a lu une déclaration commune pour le maintien des soins de proximité, qu’endossent plus de 70 municipalités et organismes. Il rencontrera ensuite les différents partis politiques à l’Assemblée nationale le 15 mai. Une vidéo a aussi été lancée pour illustrer la situation, soit la perte des soins et des services hospitaliers.
« Je comprends que le système de santé c’est très compliqué et structuré. Avec la façon dont ils (les membres du comité) travaillent ces gens-là, moi je suis entièrement d’accord avec leur façon de travailler. Qu’ils continuent de poser des gestes positifs, c’est la façon de faire si on veut avoir des résultats », a dit le député libéral de Côte-du-Sud, Norbert Morin.