Mes soins restent ICI tire un bilan positif de la campagne des cœurs rouges baptisés « J’ai à cœur mes soins au Kamouraska. » Même si l’échéancier de Pâques ne sera pas respecté par le ministre Gaétan Barrette en ce qui a trait à la problématique des anesthésistes, le comité estime avoir contribué à faire parler du problème à l’échelle provinciale.
Plus de 6000 cœurs ont été distribués, sans parler de ceux que les gens ont confectionnés eux-mêmes. Il n’y a pas à dire, la campagne « J’ai à cœur mes soins au Kamouraska » a été un véritable succès dans la région. Marie-Ève O. Fromentin, Jean Martin et Jean Vézina, porte-paroles du comité Mes soins restent ICI, se disent très heureux de cette mobilisation. « Autant les élus que la population en générale ont porté fièrement le cœur », ont-ils rappelé.
Toutefois, à quelques jours de Pâques, les problématiques d’accessibilité aux soins sont loin d’être réglées. « Ne serait-ce que du côté des soins infirmiers, plusieurs infirmières sont en congé de maladie parce qu’elles se font imposer du temps supplémentaire obligatoire », de mentionner Jean Martin, porte-parole citoyen et retraité du milieu de la santé.
Conséquence, l’obstétrique serait fermée une fin de semaine sur deux depuis le début de 2018, faute d’infirmières, selon le comité. En vue de pallier à cette pénurie, des postes « volants » auraient été ouverts par le CISSS du Bas-Saint-Laurent. « On veut que les gens puissent travailler partout au Kamouraska, peu importe le département. Mais avant d’être réellement à l’aise dans une spécialité, ça peut prendre un bon trois ans. En ouvrant des postes “volants”, on fait fi de ça et des profils de chaque personne », d’ajouter M. Martin qui a travaillé pendant plus de 35 ans comme infirmier à l’hôpital de La Pocatière.
Déplacements, CHSLD et anesthésistes
Le comité déplore également que des usagers doivent aujourd’hui se rendre à Rimouski pour avoir accès à certains spécialistes, ce qui entraîne des coûts de déplacements pour eux, alors qu’ils sont souvent dans une situation de précarité financière en raison de la maladie. Avant, il était possible pour eux de se rendre dans des centres hospitaliers de Lévis et de Québec.
Du côté des CHSLD, Mes soins restent ICI estime que le rehaussement des cotes d’évaluation viendrait ralentir le processus d’attribution des places. « Il y a encore 20 places de libres. Si elles ne sont pas comblées, allons-nous les couper en justifiant qu’elles ne sont pas occupées ?», questionne Jean Vézina.
« Ils doivent venir de Sherbrooke. Certains ont commencé à regarder pour de l’hébergement et des amis médecins nous l’ont également confirmé », d’indiquer la Dre Marie-Ève O. Fromentin, porte-parole des professionnels de la santé au sein du comité.
« Ils doivent venir de Sherbrooke. Certains ont commencé à regarder pour de l’hébergement et des amis médecins nous l’ont également confirmé. » – Marie-Ève O. Fromentin
Au chapitre des anesthésistes, on se réjouit tout de même que ceux-ci doivent arriver pour juin prochain, même si Pâques était préférable. « Ils doivent venir de Sherbrooke. Certains ont commencé à regarder pour de l’hébergement et des amis médecins nous l’ont également confirmé », d’indiquer la Dre Marie-Ève O. Fromentin, porte-parole des professionnels de la santé au sein du comité.
Néanmoins, le comité refuse de crier victoire, car d’ici là, d’autres découvertures complètes ou partielles s’annoncent au bloc opératoire, selon eux. Depuis le début 2018, il les évalue à plus d’une trentaine de jours, alors qu’en 2017, ce nombre s’élève à 151. « Tout ça à cause de l’entêtement du ministre. Et c’est la population qui en a fait les frais », de rappeler Marie-Ève O. Fromentin.
La suite
À quelques mois de la campagne électorale provinciale, Mes soins restent ICI désire demeurer apolitique, précisant être au service d’une cause et non pas d’un parti. Néanmoins, le comité compte bien continuer de nourrir le débat avec ses préoccupations pour forcer les futurs candidats à se commettre sur l’avenir de l’accessibilité des soins de santé au Kamouraska. « On souhaite que les gens continuent de porter le cœur rouge, même après Pâques. Nous, on va continuer de plancher sur la deuxième phase de notre plan de mobilisation qu’on fera connaître bientôt », de conclure Jean Vézina.