Essoufflement des entrepreneurs, pénurie de main-d’œuvre, virage numérique, autant de dossiers que la Chambre de commerce de Kamouraska-L’Islet entend prioriser pour 2025. Selon Nancy Dubé, la directrice générale, les défis demeurent nombreux.
« Nous devons cesser d’ajouter de la paperasse inutile pour les entrepreneurs », affirme Mme Dubé, soulignant les nombreux défis auxquels les entreprises locales font face. « Avec 93 % des entreprises québécoises constituées de PME, leur survie dépend d’une meilleure adaptation des politiques publiques à leur réalité. »
Elle cite en exemple la loi 25 qui impose des règles strictes sur la protection des données personnelles. « Ce cadre législatif, bien qu’essentiel, a ralenti les activités de nombreuses entreprises, parfois déjà en difficulté », explique Mme Dubé qui raconte que plusieurs membres ont trouvé décourageantes les démarches pour se conformer aux nouvelles exigences, surtout lorsque même le gouvernement peinait à les suivre.
En plus des nouvelles réglementations, les entrepreneurs se heurtent à la complexité des demandes de subvention. « Pour obtenir parfois aussi peu que 500 $, ils doivent remplir une vingtaine de pages de documents. Cela n’encourage pas leur participation aux programmes pourtant pensés pour les aider. »
Manque de personnel
La pénurie de main-d’œuvre demeure un autre enjeu de taille. « Ce problème n’est pas temporaire, prévient Nancy Dubé. Avec le vieillissement de la population, nous aurons à composer avec cette réalité encore pendant une décennie. » La Chambre de commerce souhaite donc faciliter l’intégration des travailleurs étrangers, tout en encourageant les entreprises locales à adopter des pratiques favorisant la rétention des employés.
Un autre axe prioritaire pour 2025 est le virage numérique. « Certains de nos membres n’ont même pas d’adresse courriel ou de présence en ligne. Comment peuvent-ils rester compétitifs, dans un monde où la concurrence se trouve autant à Québec qu’à l’international? » Pour y remédier, la Chambre offrira des formations et un accompagnement personnalisé pour aider les entreprises à moderniser leurs pratiques.
Les efforts de la Chambre ne se limitent pas à offrir des ressources. Nancy Dubé insiste sur l’importance de représenter les entrepreneurs auprès des décideurs politiques. « Nous rencontrons chaque député, fédéral et provincial, au moins trois fois par année pour porter les préoccupations de nos membres. Même si les résultats ne sont pas toujours immédiats, nous persistons. Nos actions, même si elles passent souvent inaperçues, font une réelle différence dans la vie des entrepreneurs. »
Malgré les défis, Nancy Dubé reste optimiste. « Notre mission est de faire en sorte que nos entreprises locales soient non seulement compétitives, mais aussi résilientes face aux changements. Nous sommes là pour représenter leurs intérêts et les accompagner, peu importe les obstacles. »
