Soutien additionnel aux producteurs horticoles : Positif, mais insuffisant

Photo : Elaine Casap (Unsplash.com)

L’Union des producteurs agricoles (UPA) accueille positivement les bonifications et mesures additionnelles visant à soutenir davantage les producteurs lourdement affectés par l’excès d’eau dans les champs québécois en cours de saison, annoncées le 9 novembre par le ministre André Lamontagne au terme d’une rencontre avec l’UPA et plusieurs organisations du secteur horticole (productions maraîchères, fraises et framboises, pommes de terre et légumes de transformation).

Cet effort supplémentaire, annoncé au lendemain d’une mise à jour économique particulièrement décevante pour le milieu agricole, est toutefois insuffisant compte tenu des pertes exceptionnelles constatées ces derniers mois. Ce soutien confirme également que les budgets et programmes habituels ne suffisent plus à protéger adéquatement les agriculteurs, de plus en plus confrontés à l’impact des changements climatiques et des anomalies météorologiques.

« L’aide annoncé ces derniers mois, en grande partie sous la forme de garanties de prêts et non d’indemnités monétaires, est une reconnaissance implicite de l’inefficacité des programmes. Ce soutien n’aurait pas sa raison d’être si l’adaptation des programmes n’accusait pas un retard regrettable, malgré les demandes répétées du milieu agricole. Le gouvernement du Québec ne peut plus repousser indéfiniment cette actualisation plus que nécessaire en raison de la “nouvelle réalité” climatique, terme utilisé dans la mise à jour économique pour justifier des dépenses de 961 M$ dans une multitude de secteurs, sauf en agriculture », a déclaré le président général de l’UPA, Martin Caron.

Rappelons que le secteur agricole a démontré à plusieurs reprises, ces derniers mois, qu’il est plus affecté que d’autres par le contexte économique défavorable. Il a aussi confirmé, tout récemment, et chiffres à l’appui, que l’excès d’eau dans les champs québécois avait entraîné des pertes importantes pour des centaines d’entreprises horticoles au Québec.

L’UPA réitère que la situation exceptionnelle que connaissent les producteurs du Québec milite en faveur d’une aide tout aussi exceptionnelle, rapide, à la hauteur des besoins et à l’extérieur des programmes existants. L’organisation considère également que l’immobilisme budgétaire dans le secteur agricole nuit de plus en plus à la pérennité des entreprises, au point où plusieurs se questionnent actuellement sur leur avenir.

Rappelons que dans les faits, le budget du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec n’a augmenté que de 9 % ces dix dernières années (de 1,1 G$ en 2013-2014 à 1,2 G$ en 2023-2024), indépendamment des nombreuses initiatives visant à augmenter l’autonomie alimentaire et loin derrière l’augmentation des recettes monétaires agricoles québécoises pendant la même période (+51 %). Ce sous-financement doit cesser dès le prochain discours sur le budget.

Source : Union des producteurs agricoles