Subvention importante pour les Jardins du Clocher

L’église de Saint-Pacôme, propriété des Jardins du Clocher. Photo : Archives Le Placoteux.

La patience des Jardins du Clocher a enfin été récompensée. L’OBNL propriétaire de l’église de Saint-Pacôme vient de remporter ce que plusieurs pourraient qualifier de gros lot : une subvention de plus de 680 000 $ pour lancer son projet de culture et de mise en marché de légumes produits en environnement fermé.

Cette subvention sur trois ans provient du programme Climat municipalités — Phase 2 du ministère de l’Environnement et doit bénéficier d’une annonce officielle prochainement, d’indiquer le maire de Saint-Pacôme Robert Bérubé. Le montant précis de la subvention gouvernementale – 681 500 $ — a par contre déjà été dévoilé sur le site internet du Ministère.

Le programme a pour objectif principal de soutenir les organismes municipaux dans la lutte contre les changements climatiques. Par le biais de la culture en environnement fermé, l’OBNL les Jardins du Clocher désire favoriser un circuit court dans la communauté par la mise en marché de légumes produits au sein d’une tour de production développée par l’entreprise Inno-3B et installée en l’église de Saint-Pacôme.

Selon le président de l’OBNL, Nathan De Baets, cette subvention représente en quelque sorte les dernières ficelles qui restaient toujours à attacher afin de permettre au projet de réellement prendre son envol. Deux employés, dont un directeur général, ont pu être embauchés récemment et une personne responsable des communications le sera aussi sous peu. La somme doit également permettre l’aménagement d’une cuisine communautaire et d’un point de vente pour les légumes au sein même de l’église, dans un horizon de trois ans.

« La tour de production est en train d’être montée par Inno-3B. Réalistement, on croit pouvoir vendre nos premiers légumes à l’été », mentionne Nathan De Baets.

La vente à elle seule des légumes doit assurer la rentabilité de l’OBNL, selon lui. Le plan d’affaires démontrerait également que cette rentabilité serait atteinte dès la première année. Une fois que la mise en place de ce volet sera bien complétée, les Jardins du Clocher pourront se concentrer davantage sur les autres mandats de l’OBNL qui impliquent l’ouverture à la communauté et le patrimoine bâti de l’église, précise le président.

Mésententes

Si les Jardins du Clocher sont en fait les bénéficiaires de la subvention, précisons que celle-ci est dans les faits versée à la Municipalité de Saint-Pacôme qui en assume l’administration. Cette dernière a d’ailleurs profité de son octroi pour revoir à deux reprises l’entente qui la lie à l’OBNL dans les derniers mois.

La première mouture établie à l’été avait vu deux conseillers municipaux faire leur entrée sur le conseil d’administration des Jardins du Clocher. Une forme d’incompréhension quant au rôle de la Municipalité dans l’administration de la subvention aurait cependant semé la confusion quant à l’implication desdits conseillers sur le conseil d’administration, de l’avis de Nathan De Baets.

Le maire Robert Bérubé va plus loin et parle de points qui ont « chicotés » ces mêmes conseillers au point de diviser le conseil municipal sur la réussite éventuelle du projet porté par les Jardins du Clocher. La Municipalité a donc jugé bon revoir l’entente la liant à l’OBNL afin de clarifier la situation et de garantir, par voie de résolution, qu’aucune « aide financière additionnelle, aucune aide en nature et aucune caution de prêt et aucune exemption de taxes municipales » ne seraient octroyés aux Jardins du Clocher, au-delà de ce qui est prévu dans le cadre de la subvention du programme Climat municipalités.

En contrepartie, la Municipalité a accepté de retirer ses deux conseillers municipaux du conseil d’administration de l’OBNL, laissant la responsabilité à la directrice générale Andréane Collard-Simard le suivi administratif de la subvention. Cette nouvelle entente semble satisfaire les deux parties.

« Pour nous, c’était important d’assurer aux citoyens de Saint-Pacôme qu’ils ne seront pas pris avec une Station plein air 2.0 dans trois ans, si le projet ne fonctionne pas », déclare Robert Bérubé.

« C’est un projet unique au Québec que nous sommes en train de réaliser, on comprend que ça apporte son lot d’incertitudes et que ça implique beaucoup de risques. Mais croyez-vous que le Ministère aurait octroyé cette subvention si notre plan d’affaires n’avait pas été solide ? Ce n’est pas comme ouvrir un McDonald’s, il n’y a pas de précédents pour notre projet », conclut pour sa part Nathan De Baets.